Affaire Griveaux : la justification du bâtonnier de Paris pour demander à Juan Branco de renoncer à défendre Pavlenski fait débat chez les avocats
En raison notamment de "l'absence de distance" entre Juan Branco et les actions de son client, le bâtonnier de Paris a demandé à l'avocat de renoncer à défendre l'activiste russe accusé d'être à l'origine de l'affaire Benjamin Griveaux.
C'est l'affaire dans l'affaire. Les explications, mercredi 19 février, d'Olivier Cousi, le bâtonnier de Paris, ont déclenché des réactions nombreuses dans les rangs des avocats. Le bâtonnier a demandé à Juan Branco de ne plus assurer la défense de l'activiste Piotr Pavlenski, mis en cause dans l'affaire Griveaux, en raison notamment de "l'absence de distance" entre l'avocat et les actions de son client.
Olivier Cousi a estimé qu'il n'y avait pas de conflit d'intérêt entre l'avocat et son client mais une indépendance altérée. "C'est-à-dire qu'un avocat ne peut pas à la fois être militant sur une cause et appuyer les actions, ou laisser entendre qu'il peut appuyer les actions de son client parce que ça ne lui donne pas la distance nécessaire pour pouvoir le défendre", avance le bâtonnier de Paris Olivier Cousi mercredi matin sur France Inter.
"Activiste, non ; militant, oui"
Certains considèrent qu'il s'agit d'une simple maladresse de la part du bâtonnier, mais d'autres font état d'un désaccord de fond, considérant que la profession, au contraire, doit s'engager. "Un avocat doit être indépendant de son client. Pour autant, est-ce qu'un avocat ne peut pas être militant ? Je ne suis pas tout à fait d'accord là-dessus, réagit Maître Joseph Bréham, avocat pénaliste à Paris. Au contraire, je pense que même souvent les bons avocats sont des avocats militants. En revanche, et je pense que c'est plutôt ces propos-là qu'avait le bâtonnier en tête, un avocat ne peut pas être un activiste. Donc, activiste : non, militant : oui".
Le pénaliste William Bourdon condidère, lui, que la formulation du bâtonnier n'était pas très heureuse mercredi matin, mais il estime qu'un défenseur doit tout de même garder de la distance avec les causes de son client. "Embrasser la cause d'un client, porter ses cris et ses indignations, c'est une chose, indique l'avocat, mais il en est une autre de s'identifier à la cause de son client et d'épouser les éléments de langage sans retenue ou sans réserve. On risque d'être assimilé à son client." Pour William Bourdon, "cette assimilation, il nous faut à tout prix l’éviter pour garder la condition de notre efficacité, c'est-à-dire notre indépendance, notre liberté et notre crédibilité".
À regarder
-
Cellule, parloir : les conditions d'incarcération de N. Sarkozy
-
Une finale en or : "C'est une famille qui a gagné"
-
Laurent Nuñez, Jean-Pierre Farandou... La liste des ministres du gouvernement Lecornu II
-
Cookie, burger : le croissant à toutes les sauces
-
Sauvetage spectaculaire : hélitreuillé depuis l'Arc de triomphe
-
Retour de S. Lecornu : peut-il tenir ?
-
"Je ne l'ai pas tuée" : Cédric Jubillar réaffirme son innocence
-
Oeufs, à consommer sans modération ?
-
Ours : ils attaquent même dans les villes
-
Ce radar surveille le ciel français
-
On a enfin réussi à observer un électron !
-
"Manifestation des diplômés chômeurs, un concept marocain !"
-
Crise politique : "La dernière solution, c'est la démission du président de la République"
-
Le loup fait taire la Fête de la science
-
Les tentatives de suic*de en hausse chez les adolescentes
-
Défi chips : alerte dans un collège
-
Quand tu récupères ton tel à la fin des cours
-
Ukraine : le traumatisme dans la peau
-
Teddy Riner s'engage pour sensibiliser sur la santé mentale
-
Suspension de la réforme des retraites : les gagnants et les perdants
-
Ukraine : le traumatisme dans la peau
-
L'espoir renaît à Gaza après l'accord de cessez-le-feu
-
Une école pour se soigner et réussir
-
Taux immobiliers : est-ce le moment d'acheter ?
-
La panthéonisation de Robert Badinter
-
Cancer : des patientes de plus en plus jeunes
-
"Le Bétharram breton" : 3 établissements catholiques dénoncés par d'anciens élèves
-
Cessez-le-feu à Gaza : un premier pas vers la paix
-
Quand t'as cours au milieu des arbres
-
Il gravit la tour Eiffel en VTT et en 12 min
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter