Trois avions de combat russes ont survolé l'Estonie, qui dénonce une violation "sans précédent" de son espace aérien

Le gouvernement estonien va demander l'activation de l'article 4 du traité Atlantique. De son côté, quelques heures après les faits, la Russie a nié avoir violé l'espace aérien estonien.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des MIG-31 russes lors d'une répétition avant une parade militaire, à Moscou, le 20 juin 2020. (SEFA KARACAN / ANADOLU AGENCY / AFP)
Des MIG-31 russes lors d'une répétition avant une parade militaire, à Moscou, le 20 juin 2020. (SEFA KARACAN / ANADOLU AGENCY / AFP)

Nouvelle incursion dans le ciel de l'Alliance atlantique. L'Estonie a dénoncé une violation "sans précédent" de son espace aérien par trois avions de combat russes, vendredi 19 septembre. "L'incursion a eu lieu au-dessus du golfe de Finlande, où trois avions de chasse MIG-31 de la Fédération de Russie sont entrés dans l'espace aérien estonien (...) et y sont restés pendant un total de 12 minutes", a annoncé le ministère des Affaires étrangères estonien dans un communiqué. La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a dénoncé une "provocation extrêmement dangereuse".

"La Russie a déjà violé l'espace aérien estonien à quatre reprises cette année, ce qui est en soi inacceptable. Mais l'incursion d'aujourd'hui, impliquant trois avions de chasse (...) est d'une audace sans précédent", a déclaré le chef de la diplomatie estonienne, Margus Tsahkna, cité dans le communiqué. Les violations précédentes avaient eu lieu le 13 mai, le 22 juin et le 7 septembre.

La Russie nie avoir violé l'espace aérien estonien

Dans la nuit de vendredi à samedi, le ministère de la Défense russe a démenti toute violation de l'espace aérien estonien. "Le 19 septembre (...) trois chasseurs russes MiG-31 ont effectué un vol prévu depuis la Carélie vers un aérodrome de la région de Kaliningrad", enclave russe située entre la Lituanie et la Pologne, a écrit le ministère sur Telegram. "Le vol s'est déroulé en stricte conformité avec les règles internationales d'utilisation de l'espace aérien, sans violer les frontières d'autres Etats, ce qui est confirmé par les moyens de contrôle objectif", poursuit-il. "Pendant le vol, les avions russes ne se sont pas écartés de la route aérienne convenue et n'ont pas violé l'espace aérien estonien", affirme le ministère.

Après les faits, les services diplomatiques estoniens ont convoqué le chargé d'affaires de l'ambassade de Russie pour protester contre cette nouvelle violation. Par ailleurs, le Premier ministre estonien, Kristen Michal, a annoncé que son pays allait demander à l'Otan d'activer l'article 4 du traité Atlantique, qui prévoit des consultations entre alliés en cas de menace sur l'un de ses membres.

Plusieurs provocations russes ces dernières semaines

Mark Rutte, secrétaire général de l'Otan, a également réagi en saluant sur X une réponse "rapide et décisive" de l'organisation, précisant s'être entretenu avec le Premier ministre estonien. De son côté, l'Ukraine dénonce une "escalade" de Moscou. A Paris, Emmanuel Macron "condamne avec la plus grande vigueur les incursions d'avions russes en Estonie. Elles constituent une nouvelle étape dans cette accumulation de provocations et de gestes irresponsables de la Russie. J'adresse mon plein soutien aux autorités estoniennes. Une posture de sécurité sera adoptée face à ces violations répétées", a-t-il affirmé sur X. "Je n'aime pas ce qu'il se passe" a de son côté commenté le président américain, Donald Trump, lors d'un échange avec les journalistes à la Maison Blanche.

Ce nouvel épisode intervient après des provocations récurrentes ces dernières semaines. Début septembre, la Roumanie et la Pologne ont déjà accusé la Russie d'avoir survolé leur territoire avec des drones. En août, un engin russe chargé d'explosifs s'était aussi retrouvé en Lituanie. Le 28 août, c'est le bâtiment de la mission diplomatique de l'UE à Kiev qui a été touché par une frappe russe. Et trois jours plus tard, l'avion de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a été victime d'un "brouillage GPS" en Bulgarie, où les autorités avaient évoqué des "interférences manifestes de la Russie".

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