Syrie : une zone tampon, une opération difficile à mettre en place
Le président syrien Bachar al-Assad a rejeté l'idée d'une zone tampon en Syrie pour protéger les réfugiés. La Turquie, en revanche, débordée par l'exode des Syriens, a multiplié les appels à la création de ces zones d'exclusions près de sa frontière. Même si l'idée est de protéger les réfugiés syriens, la mise en place semble compliquée.
Ankara, qui accueille déjà quelque 80.000 réfugiés syriens, a réclamé une nouvelle fois la création de zones tampons en Syrie pour accueillir les populations fuyant la répression du régime de Bachar al-Assad. Pour la Turquie, l'idée est simple : elle espère que le Conseil de sécurité "agirait " pour héberger les réfugiés "dans des camps " en Syrie.
Cette question des zones tampons sera évoquée jeudi à l'ONU, même "c'est très compliqué ", a reconnu Laurent Fabius. "A New York, l'idée c'est à la fois de mettre le projecteur sur toutes les questions humanitaires (...) et de soulever des questions : quid de la possibilité d'un gouvernement alternatif ? Est-ce qu'on peut faire des zones tampons ? Quels problèmes se posent? ", a dit le ministre des Affaires étrangères. Selon lui, pour protéger le flot toujours grandissant des réfugiés syriens dans les pays limitrophes --quelque 300.000-- a-t-il affirmé, il est "impossible de mettre en place une zone tampon sans sécurité aérienne ".
"Pour le moment, c'est difficile" (source diplomatique)
Or, de source diplomatique, on explique qu'une zone tampon implique une zone d'exclusion aérienne et que cette décision d'exclusion ne peut se prendre sans une résolution de l'ONU. "Pour le moment, c'est difficile ", compte tenu des veto russe et chinois qui ont bloqué à trois reprises des résolutions sur la Syrie impliquant des sanctions ou des mesures coercitives. Il faut pour que cela fonctionne mettre en place une coalition militaire susceptible de la faire respecter.
Toujours selon Laurent Fabius, "pour assurer la protection (des réfugiés), il faut avoir des moyens antiaériens et des moyens aériens" conclut-il, "tout en évoquant également des "forces au sol ". Les chars de Bachar al-Assad pourraient, s'il le veut, intervenir quand même dans cette zone d'exlusion et cela pourrait conduire à une guerre.
La Turquie ne pourra pas accueillir plus de 100.000 Syriens
La Turquie accueille déjà officiellement plus de 80.000 Syriens dans neuf camps répartis le long de sa frontière. Dans l'attente de l'installation de nouvelles structures d'accueil d'une capacité d'environ 40.000 personnes, son gouvernement a freiné le rythme des entrées de réfugiés syriens, qui attendent dans un "no man's land" dans des conditions difficiles.
Avec l'accélération du rythme des arrivées de réfugiés, la Turquie a tout de même prévenu que son pays ne pourrait pas accueillir plus de 100.000 Syriens sur son territoire. Elle ne veut pas que se reproduise le cauchemar de la guerre du Golfe en 1991 : 500.000 Kurdes irakiens étaient alors massés à la frontière commune.
Depuis leur début en mars 2011, les violences en Syrie ont poussé plus de 214.000 Syriens à fuir dans les pays voisins, selon le HCR.
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