ONU : l’Assemblée générale minée par les priorités opposées d’Obama et Poutine
L’Assemblée générale de l’ONU achoppe à nouveau en 2016 sur le blocage persistant entre USA et Russie sur la Syrie. Lors de ce sommet dominé par la plus grave crise migratoire depuis la 2ème guerre mondiale, Obama devrait appeler les nations à accueillir plus de réfugiés alors que Poutine a déjà fait savoir que la course aux armements dans l’espace et la cybersécurité restaient ses priorités.
La 71éme Assemblée générale de l’ONU s’ouvre cette année à New York dans un climat de tension extrême et de blocages tous azimuts.
Sécurité renforcée à New York
Tension déjà dans la ville même de New York où la sécurité a été renforcée après l’explosion d’une bombe dans le quartier animé de Chelsea à Manhattan qui a fait une trentaine de blessés.
Tension également sur le terrain en Syrie où, à la trêve moribonde et non reconduite, est venu s’ajouter un raid de la coalition américaine qui a fait plus d’une soixantaine de morts et une centaine de blessés dans les rangs de l’armée syrienne dans la région de Deir ez Zor.
Si Washington a fait part de «ses regrets» pour avoir bombardé par erreur ce qu’elle pensait être une position de l’EI, Moscou a estimé que ces frappes se situaient «à la frontière entre la négligence criminelle et la connivence directe avec les terroristes de l'Etat islamique.»
De son côté, le président syrien Bachar al-Assad a accusé les Etats-Unis d'avoir commis une «agression flagrante» contre son pays. «Chaque fois que l'État syrien avance sur le terrain et dans le processus de réconciliation nationale, les États qui nous sont hostiles accroissent leur soutien aux organisations terroristes», a-t-il dit.
Quant à l’ambassadeur de Syrie aux Nations Unies, Bachar al-Jaafari, il a tout simplement accusé les Etats-Unis de vouloir «faire capoter la trêve».
La question des réfugiés, priorité de l'Assemblée générale
La fin du cessez-le-feu durement négocié entre les chefs de la diplomatie américaine et russe et annoncée par l'armée du régime, risque d’avoir des répercussions sur la principale priorité de l’Assemblée générale : la question planétaire des migrants.
En prélude au débat général à la tribune, les 193 pays de l’ONU devaient lors d’une réunion organisée par le secrétaire général de l’organisation, adopter une série d’engagements pour répondre à la plus grave crise migratoire depuis la fin de la deuxième guerre mondiale.
Ban Ki-moon, qui quitte son poste dans trois mois, réussira sans doute à faire adopter une déclaration politique mettant l’accent sur «le respect des droits fondamentaux» des migrants. Mais il a déjà dû renvoyer à 2018 son objectif d’un «pacte mondial» aux termes duquel les pays doivent accueillir chaque années 10% du total des réfugiés.
Même casse-tête pour Barack Obama, qui participe à sa dernière Assemblée générale en tant que président des Etats-Unis. Il envisage de demander à une quarantaine de pays donateurs d’accueillir davantage de réfugiés, de leur offrir des possibilités d’éducation et d’emploi, et d’accroître l’aide aux principaux pays d’accueil souvent débordés.
Avec 65 millions de personnes déplacées dans le monde, dont 21 millions de réfugiés fuyant persécutions, pauvreté ou conflits, selon l’OXFAM, la demande est en effet plus urgente que jamais. Au moins pour les huit pays à faibles et moyens revenus qui accueillent plus de la moitié des réfugiés de par le monde : Liban, Jordanie, Turquie, Iran, Kenya, Ethiopie, Pakistan, Ouganda.
La remontée des tensions en Syrie consacre l'échec des Nations Unies au Proche-Orient
Toujours selon l’ONG britannique, six des pays les plus riches de la planète, Etats-Unis, Chine, Japon, Royaume-Uni, Allemagne et France, en accueillent 1,8 millions, soit 7% seulement du total.
L'aggravation du conflit syrien, la persistance du blocage entre Washington et Moscou à trouver une solution à l’avenir du président Assad et l’incapacité de l’ONU, au moins à faire parvenir une aide humanitaire aux populations assiégées, affamées et bombardées, consacrent en tout cas l’échec de cette 71ème Assemblée générale avant même son ouverture.
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