Rapport SAIP : "Il ne faut pas opposer les systèmes d'alerte attentat les uns aux autres, tout est complémentaire"
Sébastien Pietrasanta, ex-député socialiste et rapporteur du projet de loi sur la lutte contre le terrorisme, a expliqué, lundi, qu'il fallait développer l'utilisation du système d’alerte de la population en cas d’attentat à la suite de la publication par le Sénat d'un rapport mettant en cause le système actuel.
L'application pour smartphone Système d'alerte et d'information des populations (SAIP) pour informer en cas d'attentat est "obsolète", selon un rapport publié, lundi 7 août, par Jean-Pierre Vogel, sénateur Les Républicains de la Sarthe. Il préconise de faire une pause, voire de renoncer à ce logiciel coûteux, ainsi qu'au système d'alerte par sirènes, au profit des SMS et de réinjecter l'argent dans le développement de nouvelles technologies. Invité de franceinfo, lundi, Sébastien Pietrasanta, ancien député socialiste des Hauts-de-Seine et rapporteur du projet de loi sur la lutte contre le terrorisme, explique qu'"il ne faut pas opposer les systèmes d'alerte les uns aux autres, tout est complémentaire", de Twitter aux SMS, en passant par une application.
franceinfo : Aviez-vous déjà noté les défaillances de SAIP pointées par le rapport ?
Sébastien Pietrasanta : L'application SAIP est née il y a un peu moins d'un an, en juin 2106, pour l'Euro de football. Cette application a été mise en place tardivement et parfois précipitamment, ce qui n'a pas permis de bien la développer. Elle est très peu utilisée par les préfets qui décident de la mise en œuvre du SAIP. Il y a une culture à avoir sur la prévention de la population. Cela peut être des messages d'informations, mais aussi pour prévenir tel ou tel attentat. Au-delà des attentats, cela peut être utilisé pour des catastrophes naturelles. C'est donc à la demande du préfet de la zone concernée [qu'on enclenche le système] et ils n'ont pas encore cette culture du SAIP.
Si les préfets avaient systématiquement recours à cette application, fonctionnerait-elle ?
Il y a deux enjeux. En premier, les préfets doivent mieux l'utiliser ou mieux la connaître. En second lieu, il faut que davantage de Français puissent la télécharger. Il faut que les citoyens prennent conscience qu'ils ont aussi un rôle à jouer en matière de lutte contre le terrorisme. Le fait de télécharger une simple application, c'est aussi lutter contre le terrorisme. À mon avis, il ne faut pas opposer les systèmes d'alerte les uns aux autres. Tout est complémentaire, c'est ce qui s'est passé pour l'ouragan Katrina aux États-Unis. Il y a eu plusieurs systèmes d'alerte qui ont fonctionné. Qu'on utilise Twitter, c'est une chose, qu'on utilise le système d'envoi par SMS, en est une chose, et qu'on puisse télécharger une application peut aussi être utile.
Est-ce qu'on peut vraiment prévenir d'un risque d'attentat ?
C'est toute la difficulté de pouvoir prévenir en temps réel. En réalité, on sait que quand une crise démarre, il faut toujours plusieurs minutes pour que l'information remonte. Il faut en général au moins un quart d'heure entre le temps qu'on comprenne ce qu'il se passe et le moment où le préfet décide de prévenir la population de manière plus massive. Soit en un quart d'heure, la crise est terminée, soit il y a cette volonté, comme c'était le cas le 13 novembre où l'application n'était pas encore développée, de prévenir plus massivement pour que les gens restent cantonnés chez eux. C'est un vrai sujet de savoir comment on alerte la population. Il faut passer un cap en matière culturelle. On est à la fois dans la gestion du risque immédiat et dans la manière de prévenir le plus rapidement possible, mais aussi dans la manière de pouvoir, sans être anxiogène, passer des messages de prévention régulièrement.
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