Ce que l'on sait de l'attaque du diplomate russe à Ankara
L'ambassadeur de Russie en Turquie a été tué en pleine conférence de presse et sous l'œil des caméras, dans une galerie d'art d'Ankara, la capitale du pays.
Un ambassadeur russe a été tué par balle à Ankara, capitale de la Turquie, alors que le conflit syrien a tendu à l'extrême les relations entre les Turcs et les Russes. Voici ce que l'on sait de cette attaque, qui a fait trois autres blessés.
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Comment l'attaque s'est-elle déroulée ?
Andreï Karlov, ambassadeur russe à Ankara, en Turquie, inaugurait une galerie d'art de la capitale turque ce lundi 19 décembre lorsqu'on lui a tiré dessus.
"Pendant que l'ambassadeur faisait un discours, un homme grand, portant un costume, a tiré d'abord en l'air, puis a visé l'ambassadeur", a raconté à l'AFP Hasim Kiliç, correspondant du quotidien Hürriyet dans la capitale turque, présent sur les lieux au moment de l'attaque. "Il a dit quelque chose à propos d'Alep et d'une vengeance."
L'ambassadeur, qui avait été nommé à son poste à Ankara en juillet 2013, est mort de ses blessures à l'hôpital, d'après l'agence russe RIA news. Trois autres personnes ont été blessées dans l'attaque, mais les blessures ne sont pas sérieuses, d'après l'AFP, et l'un d'entre eux est déjà sorti de l'hôpital.
Une vidéo de l'attaque a été rapidement mise en ligne par les médias turcs, ainsi que des photos.
Photo of gunman seconds after shooting Russian ambassador Andrey #Karlov at an exhibition in #Ankara. #Turkey pic.twitter.com/Lgca015y6l
— Boris Malagurski (@malagurski) 19 décembre 2016
Sur la vidéo, on entend plusieurs coups de feu ainsi que l'ambassadeur en train de s'effrondrer. Le tireur, vêtu d'un costume noir et d'une cravate, brandit son pistolet et crie en marchant : "N'oubliez pas Alep !"
Un témoin interrogé par Reuters a indiqué que les coups de feu ont retenti pendant un moment mais que tout était calme aux alentours de 18 heures.
Est-ce une attaque terroriste ?
Hürriyet indique que l'assaillant chantait des slogans islamistes. Et la porte-parole du ministre russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a été formelle : "Il s'agit d'un acte terroriste. Le terrorisme ne vaincra pas et nous le combattrons avec détermination."
Mais, lundi soir, l'attaque n'avait pas été revendiquée par le groupe Etat islamique. Ce dernier a récemment désigné la Turquie et la Russie comme des cibles prioritaires pour ses partisans.
Que sait-on du tireur ?
Les informations sur le tireur sont peu claires. D'après l'agence Anadolu, l'homme a été "neutralisé", sans que l'on sache s'il est mort ou toujours vivant. Craignant d'autres attaques, la police s'est déployée lundi soir devant les sites sensibles d'Ankara et l'ambassade américaine de Turquie a été fermée.
Concernant son identité, le maire d'Ankara a déclaré qu'il s'agit d'un policier. Une information également relayée par le quotidien progouvernemental Yeni Safak, qui identifie le tireur présumé comme un membre des forces anti-émeutes.
Y a-t-il un risque de conflit entre la Turquie et la Russie ?
Ce meurtre pourrait avoir des raisons très politiques, alors que le conflit syrien a noué de fortes tensions diplomatiques entre les pro et les anti-Assad. Il intervient la veille d'une réunion entre l'Iran, la Russie et la Turquie en Syrie, à un moment où les relations entre la Turquie et la Russie connaissent une embellie depuis plusieurs mois. Le rapprochement entre Ankara et Moscou a suivi une période de fortes tensions à la suite de la destruction d'un avion militaire russe, en novembre 2015, par l'aviation turque au-dessus de la frontière syrienne.
Les deux nations sont impliquées dans des camps opposés du conflit. Ankara soutient les rebelles face aux forces du président syrien Bachar al-Assad. A l'inverse, Moscou est le principal allié du régime syrien : les forces russes bombardent depuis plusieurs semaines des positions de l'Etat islamique mais aussi des territoires tenus par les rebelles, à Alep-Est notamment.
Le président russe, Vladimir Poutine, rapidement informé de l'attaque par le président turc Erdogan, a réagi en tentant de minimiser les effets diplomatiques : "L'assassinat à Ankara vise les liens russo-turcs et les efforts de paix en Syrie." De son côté, le ministère turc a assuré qu'il tentera de préserver l'"amitié" turco-russe après l'assassinat de l'ambassadeur.
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