Le leader kurde Abdullah Ocalan, emprisonné en Turquie, a reçu la première visite d'un parti pro-kurde depuis près de 10 ans

Le parti DEM a obtenu l'autorisation d'organiser une réunion avec le fondateur du PKK, détenu sur une île en mer de Marmara depuis 25 ans.

franceinfo avec AFP

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Publié le 28/12/2024 11:24

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Un portrait du fondateur du PKK, Abdullah Ocalan, brandi lors d'une manifestation prokurde à Cologne (Allemagne), le 17 février 2024. (INA FASSBENDER / AFP)

Une délégation du parti turc prokurde DEM doit rendre visite, samedi 28 décembre, au fondateur du PKK, Abdullah Ocalan, emprisonné à vie sur une île au large d'Istanbul, ont rapporté les médias turcs. Selon le journal Duvar, le parti DEM s'était adressé au ministère de la Justice le 26 novembre et avait demandé l'autorisation de cette réunion, qui a été délivrée en l'espace d'un mois. Il s'agit de la première visite de ce parti à Abdullah Ocalan depuis près de 10 ans. Le prédécesseur du DEM, le parti HDP, avait rencontré cette figure de la cause kurde pour la dernière fois en avril 2015.

Pour obtenir cette visite, le parti DEM a bénéficié d'une ouverture de l'extrême droite turque, après que le leader du MHP, parti nationaliste, a invité Abdullah Ocalan à venir devant le Parlement et l'a appelé à prononcer la dissolution du groupe militant. "Qu'il vienne prendre la parole et crier que le terrorisme, c'est complètement fini, et que l'organisation [PKK] est terminée", avait lancé Devlet Bahceli aux députés.

Le PKK, organisation séparatiste kurde, en lutte armée depuis des décennies contre le pouvoir central turc, est classé comme une organisation terroriste par la Turquie ainsi que par les Etats-Unis, l'Union européenne et le Royaume-Uni.

Abdullah Ocalan, détenu depuis 25 ans dans l'île-prison turque d'Imrali, a fondé le PKK. Arrêté en 1999 lors d'une opération des forces de sécurité turques au Kenya, après des années de cavale, il avait été condamné à mort, mais avait échappé à la potence lorsque la Turquie a aboli la peine capitale en 2004. Il purge depuis une peine de prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle.