Lettre salace, plainte pour diffamation... On vous résume le bras de fer entre Donald Trump et le "Wall Street Journal" dans l'affaire Epstein
Le quotidien a publié des révélations sur le président américain, qui était proche du délinquant sexuel dans les années 1990 et 2000. De quoi relancer les rumeurs sur cette affaire, jusque dans les rangs des partisans de Donald Trump.
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La saga judiciaire de Jeffrey Epstein n'en finit plus d'avoir des répercussions politiques et médiatiques. Au cœur d'innombrables théories complotistes, ce riche financier avait été retrouvé pendu dans sa cellule à New York en 2019 avant son procès pour crimes sexuels. Six ans plus tard, un nouveau rebondissement impliquant Donald Trump – qui était ami avec Jeffrey Epstein dans les années 1990 et au début des années 2000 – relance la polémique et les rumeurs. Si aucune preuve de l'implication dans cette affaire du président américain n'a émergé à ce jour, le Wall Street Journal a publié, jeudi 17 juillet, un article compromettant. On vous résume ces dernières révélations et leurs conséquences.
Le "Wall Street Journal" publie une lettre attribuée à Donald Trump et adressée à Jeffrey Epstein
La déflagration a eu lieu jeudi à 18h45 (heure de Washington). Le célèbre journal économique publie sur son site un article intitulé "Les amis de Jeffrey Epstein lui ont envoyé des lettres obscènes pour un album pour ses 50 ans. L'une d'elles provenait de Donald Trump." Le Wall Street Journal y affirme que, pour un livre d'or destiné à Jeffrey Epstein en 2003 à l'occasion de son 50e anniversaire, sa compagne Ghislaine Maxwell avait sollicité plusieurs dizaines de ses proches, dont Donald Trump, alors magnat de l'immobilier.
La lettre au nom de Donald Trump, que le journal précise avoir pu consulter, est de caractère salace, comme d'autres dans ce livre d'or. Elle comporte plusieurs lignes de texte dactylographié entourées d'un croquis de femme nue, apparemment tracé au marqueur, précise-t-il. La signature gribouillée du futur président apparaît sous la taille de la femme, évoquant une toison pubienne, souligne le WSJ.
Donald Trump attaque le journal et lui réclame dix milliards de dollars
La réplique de Donald Trump n'a pas tardé. Le président américain a attaqué en justice dès le lendemain le prestigieux quotidien, son patron Rupert Murdoch et deux de ses journalistes. Ils "ont inventé cette histoire pour ternir la réputation et l'intégrité du président Trump, et le présenter de manière trompeuse sous un jour mensonger", peut-on lire dans la plainte consultée par l'AFP. Les avocats du président américain réclament ainsi 10 milliards de dollars pour "diffamation". Une somme faramineuse, mais pas inédite, puisque ces derniers avaient déjà demandé le double contre la chaîne CBS News, accusée d'avoir favorisé Kamala Harris lors de la campagne présidentielle. Cette somme avait finalement été ramenée à 16 millions de dollars, dans un accord à l'amiable.
Donald Trump, en croisade contre les médias traditionnels depuis son retour au pouvoir, a également dénoncé sur sa plateforme Truth Social un "article mensonger, malveillant, diffamatoire et totalement FAKE NEWS, paru dans [un] torchon inutile". Pas de quoi intimider le Wall Street Journal. "Nous avons toute confiance dans la rigueur et l'exactitude de nos informations, et nous nous défendrons vigoureusement", a déclaré un porte-parole de Dow Jones, le groupe propriétaire du Wall Street Journal, dans un communiqué publié vendredi.
Donald Trump demande la publication de documents judiciaires pour calmer sa base
Dès la publication de l'article du Wall Street Journal, le président américain a ordonné à sa ministre de la Justice, Pam Bondi, de rendre publics tous les témoignages "pertinents" recueillis par le grand jury, une commission de citoyens investie de pouvoirs d'enquête, dans cette affaire. La ministre a par la suite demandé à un tribunal fédéral d'autoriser la publication des documents judiciaires ayant conduit à l'inculpation de Jeffrey Epstein pour trafic sexuel de mineures en 2019.
Il faut dire que sur ce dossier, le feu couve au sein de la base Maga (pour Make America Great Again, "Rendre sa grandeur à l'Amérique"), les partisans de Donald Trump. Depuis des années, la mort de Jeffrey Epstein a alimenté d'innombrables théories complotistes selon lesquelles il aurait été assassiné pour empêcher des révélations embarrassantes sur des personnalités de premier plan. Mais le 7 juillet, le ministère de la Justice et le FBI, la police fédérale, ont annoncé n'avoir découvert aucun élément nouveau dans le dossier Epstein qui justifierait la publication de nouveaux documents.
Ils ont confirmé le suicide en prison de Jeffrey Epstein et affirment n'avoir découvert, lors d'un examen approfondi de la totalité du dossier, ni "liste de clients" d'un réseau d'exploitation sexuelle ni "preuves crédibles qu'il aurait fait chanter des personnes puissantes". Ces conclusions ont ulcéré une partie de la base électorale de Donald Trump, qui espérait des révélations explosives avec son retour au pouvoir.
L'affaire pourrait donc continuer d'alimenter la chronique, d'autant que plusieurs membres du Congrès américain viennent de lancer une nouvelle procédure afin d'imposer la publication de tous les documents fédéraux liés à l'enquête sur Jeffrey Epstein, explique CNN. A l'origine de cette manœuvre, le député démocrate Ro Khanna de Californie... et le représentant républicain Thomas Massie du Kentucky. Une alliance bipartisane qui commence à porter ses fruits et qui illustre l'ampleur prise par cette affaire dans la vie politique américaine.
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