Etats-Unis : une médecin new-yorkaise poursuivie pour l’envoi de pilules abortives à des femmes au Texas et en Louisiane

Le Texas et la Louisiane font partie de la vingtaine d’États ayant interdit ou fortement réduit l’accès à l’avortement et n’acceptent pas qu’une médecin contourne leur position. La Louisiane a demandé son extradition mais la gouverneure de l’État de New-York s’y oppose.

Article rédigé par franceinfo
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Kathy Hochul, gouverneure de New York, le 14 novembre 2024. (ANGELA WEISS / AFP)
Kathy Hochul, gouverneure de New York, le 14 novembre 2024. (ANGELA WEISS / AFP)

Aux États-Unis, plusieurs décisions judiciaires pourraient encore plus compliquer l’accès à l’avortement. Un juge texan vient d’infliger une amende de 100 000 dollars à une médecin de New-York, poursuivie pour avoir envoyé par courrier des pilules abortives à une patiente qui habite au Texas. Quelques jours auparavant, la Louisiane a demandé l’extradition de cette médecin pour les mêmes raisons.

Assise derrière son bureau,  la gouverneure de New-York, mandat d’extradition en main, est extrêmement ferme. Elle n’aidera pas la Louisiane dans ses poursuites judiciaires contre cette médecin. "Mon rôle est de protéger tous les New-Yorkais et je ne signerai pas un ordre d’extradition émanant du gouverneur de Louisiane, martèle Kathy Hochul. Ni maintenant, ni jamais. Que les choses soient claires".

Une déclaration atypique. Les États collaborent généralement entre eux mais pas sur le sujet si sensible de l’avortement.

Les lois bouclier en question

Depuis le retournement de l’arrêt Roe versus Wade en 2022, 10 000 pilules abortives seraient envoyées chaque mois par courrier dans les endroits où il est difficile voire impossible d’interrompre une grossesse. Les médecins qui prescrivent ces pilules sont situés dans des États où l’avortement est légal mais dans ceux qui l’interdisent, une vingtaine aux États-Unis, ils pourraient être condamnés jusqu’à 15 ans de prison.

Des lois boucliers ont donc été mises en place pour les protéger. Elles s’opposent à toute collaboration des autorités locales en cas de poursuite d’un de ses médecins par un autre État, comme c’est le cas de la médecin de New York. Devant l’opposition de la gouverneure à coopérer, la Louisiane ou le Texas pourrait demander à la Cour Suprême de trancher sur la légalité de ces lois boucliers.

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