"Conquérir les Etats un par un" : l'idéologue d'extrême droite Steve Bannon décrit la stratégie des conservateurs américains pour influencer l'Europe
Cette conquête aussi politique qu'idéologique débute avec les élections législatives en Allemagne, dimanche, pour lesquelles le milliardaire Elon Musk a clairement pris position en faveur de l'extrême droite.
Un avertissement clair et univoque à l'endroit des dirigeants des principaux pays européens. Dans une interview au journal italien La Repubblica publié jeudi 20 février, l'idéologue d'extrême droite et ancien conseiller de Donald Trump, Steve Bannon, a prévenu l'Europe de la manière dont les conservateurs américains comptaient "conquérir les Etats un par un", pour qu'ils s'alignent sur les positions du pouvoir actuel à Washington.
Interrogé sur la "conquête de l'Europe" de la part du Parti républicain, Steve Bannon affirme que celle-ci "commence déjà dimanche, avec les élections en Allemagne, où nos alliés remporteront un succès clair et significatif". Le parti d'extrême droite de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) est clairement soutenu par l'entourage de Donald Trump, dont Elon Musk, et est crédité d'environ 20% des suffrages dans les différents sondages avant les législatives, derrière les conservateurs du parti chrétien-démocrate (CDU).
L'objectif de changer "toute l'orientation de l'Europe"
Cette conquête aussi politique qu'idéologique "ne visera pas le continent en général, mais se concentrera sur les Etats individuels, pour les conquérir un par un, au fur et à mesure qu'ils se rendront aux urnes. Les effets changeront alors toute l'orientation de l'Europe", détaille Steve Bannon, ancien conseiller de Donald Trump lors de son premier mandat à la Maison Blanche, entre 2017 et 2021.
Ambitieux sur le plan politique, l'idéologue d'extrême droite est inquiété en matière judiciaire. Il a plaidé coupable mardi 11 février à New York dans une affaire de détournement de fonds pour la construction du mur à la frontière avec le Mexique, lui évitant une possible peine de prison ferme. L'affaire avait été évaluée par les procureurs à 15 millions de dollars. Alors que le site de financement participatif du mur promettait qu'"aucun centime" n'irait dans les poches de ses promoteurs, le fondateur de "We Build the Wall", Brian Kolfage, avait en fait touché des centaines de milliers de dollars de compensation, avec l'aide de Steve Bannon, d'après l'acte d'inculpation.
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