"La seule fois où on a vu ce genre de baisse c’était en 2008-2009" : depuis l'arrivée de Donald Trump au pouvoir, le tourisme en berne à New York

A travers l'ensemble des États-Unis, le nombre de touristes est en nette diminution. Une situation qui touche de plein fouet la Grosse pomme.

Article rédigé par franceinfo, Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
New York en octobre 2025. (ISABELLE LABEYRIE / RADIO FRANCE)
New York en octobre 2025. (ISABELLE LABEYRIE / RADIO FRANCE)

Donald Trump fait-il fuir les touristes étrangers ? C'est une tendance qui s'observe dans tout le pays. Même New York, ville la plus touristique des États-Unis, s'attend à une baisse de 17% de la fréquentation touristique en 2025.

Malgré ses 13 millions de visiteurs internationaux l'an dernier, la ville qui ne dort jamais grouille désormais beaucoup moins et ça se voit : les fameux bus touristiques sont loin d'être remplis et la circulation est plus fluide, même sur Times Square. "Maintenant, tu traverses normalement, comme dans n’importe quel quartier, constate Juan, un chauffeur de taxi. Il y a beaucoup moins de monde."

Hausse des prix et boycott de Trump

La situation est similaire devant le musée Guggenheim. Dans son camion de vente à emporter, Ahmed se demande où sont les touristes. "J’en voyais énormément !, s'exclame-t-il pourtant. D’Angleterre, de France, d’Italie… Mais c’est fini." Avec un café affiché à cinq dollars à la carte, il concède que tout devient onéreux. "Trump a fait grimper les prix avec ses taxes. Tous ceux qui importent des marchandises paient plus cher", déplore-t-il.

"Je travaille pour Illy, tout vient d’Italie et ça augmente de mois en mois… Forcément moi aussi je dois monter mes prix."

Ahmed, vendeur new-yorkais

à franceinfo

Si les étrangers boudent la ville, c’est aussi pour ne pas cautionner la politique de Donald Trump. Gail Morse travaille dans une association de guides touristiques bénévoles, Big Apple Greeter. Entre les six premiers mois de l'an dernier et les six premiers mois de cette année, elle ne peut qu'observer des chiffres qui dégringolent, avec "26% de demandes en moins et 39% en moins uniquement pour les touristes européens""La seule fois où on a vu ce genre de baisse, c’était en 2008-2009, avec la récession économique", se rappelle-t-elle.

Gail Morse, directrice des programmes à Big Apple Greeter. (ISABELLE LABEYRIE / RADIO FRANCE)
Gail Morse, directrice des programmes à Big Apple Greeter. (ISABELLE LABEYRIE / RADIO FRANCE)

"Je comprends que les gens disent qu’ils ne veulent pas venir à cause de la politique. Tout ce qu’on peut faire, c'est être aussi accueillants que possible", résume en riant à moitié Gail Morse. Pour inverser la tendance, la ville compte sur la Coupe du monde de football à l'été 2026 et vient de s’offrir une vaste campagne de pub dans vingt pays différents.

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