Mouvement "No Kings" aux Etats-Unis : des millions d'Américains attendus dans les rues pour dénoncer les "abus de pouvoir" de Donald Trump

Au total, plus de 2 700 rassemblements sont prévus samedi dans les grandes villes américaines, ainsi que dans des bourgades d'Etats républicains.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une affiche "No Kings in America", le 17 octobre 2025 à Washington (Etats-Unis). (ANNA ROSE LAYDEN / AFP)
Une affiche "No Kings in America", le 17 octobre 2025 à Washington (Etats-Unis). (ANNA ROSE LAYDEN / AFP)

De New York à San Francisco, des millions de personnes doivent défiler à travers les Etats-Unis, samedi 18 octobre, contre la politique autoritaire de Donald Trump. "Le président pense que son pouvoir est absolu. Mais en Amérique, nous n'avons pas de rois et nous ne céderons pas face au chaos, à la corruption et à la cruauté", affiche comme mot d'ordre le mouvement "No Kings" ("Pas de rois"), à l'origine de ces manifestations. Cette journée de mobilisation, qui s'annonce massive, est d'ores et déjà diabolisée par la droite, qui fustige un mouvement "de haine contre l'Amérique".

Plus de 2 700 rassemblements sont prévus dans les grandes villes américaines, dans des bourgades d'Etats républicains, mais aussi à proximité de la résidence floridienne du président américain à Mar-a-Lago, où il passe le week-end. Des manifestations auront notamment lieu dans des villes où Donald Trump a envoyé ces dernières semaines la garde nationale, comme à Washington ou Chicago, ou dans celles où il envisage de le faire, comme à Boston et La Nouvelle-Orléans. Des mobilisations sont également prévues au Canada, comme à Toronto, Vancouver et Ottawa. Les organisateurs disent s'attendre à plusieurs millions de participants.

"Un rôle déterminant pour l'avenir de l'Amérique"

De son côté, le président américain a sobrement commenté cette semaine sur la chaîne conservatrice Fox News : "Ils me qualifient de roi. Je ne suis pas un roi." Plusieurs figures de son parti ont pour leur part dénoncé avec virulence les manifestations à venir, allant jusqu'à les apparenter à du terrorisme. Parlant d'une "mobilisation haineuse contre l'Amérique", le chef républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson, a lancé : "Je parie que vous verrez des partisans du Hamas et des antifas", en référence à cette mouvance politique récemment classée comme "organisation terroriste" par le président américain. L'élu du Minnesota Tom Emmer a lui accusé les démocrates d'avoir cédé à "l'aile terroriste de leur parti".

"Ce mouvement va jouer un rôle déterminant pour l'avenir de l'Amérique, donc je comprends qu'ils soient nerveux", a répliqué vendredi Glenn Ivey auprès de l'AFP, élu démocrate du Maryland, ajoutant qu'il y participerait. Face aux "abus de pouvoir de Donald Trump et de ses alliés", "nous ne nous laisserons pas réduire au silence", avait auparavant assuré une dirigeante de l'importante organisation de défense des droits civiques et des libertés publiques ACLU, Deirdre Schifeling, qui co-organise cette mobilisation. L'appel à manifester a notamment été relayé par la star d'Hollywood Robert De Niro, qui a appelé dans une vidéo ses concitoyens à se soulever "de manière non violente" contre le "roi Donald Trump".

Les menaces et la rhétorique belliqueuse de Trump

L'acteur n'est pas le seul à se positionner contre le président américain. Mi-juin, une première journée de mobilisation, organisée par le même collectif qui regroupe quelque 300 associations, avait rassemblé des millions de personnes de tout âge. Il s'agissait alors de la plus grande contestation depuis le retour du républicain à la Maison Blanche. Des célébrités, comme l'acteur Mark Ruffalo et l'humoriste Jimmy Kimmel (dont le talk-show a ensuite été temporairement suspendu sous la pression du gouvernement Trump), y avaient participé.

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump a bouleversé l'équilibre démocratique américain, empiétant sur les pouvoirs du Congrès et des Etats et menaçant ses opposants de représailles judiciaires. Usant d'une rhétorique de plus en plus belliqueuse, le républicain a déployé des militaires dans plusieurs fiefs démocrates pour, selon lui, lutter contre l'immigration illégale et la criminalité. Il a récemment exhorté les généraux américains à se mobiliser contre l'"ennemi de l'intérieur"

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