Paracétamol et autisme : la science ne confirme pas le lien avancé par Donald Trump
Le président américain préconise aux femmes enceintes de ne pas prendre cette molécule qu'il relie "à un risque très accru d'autisme". Mais l'Agence européenne du médicament l'affirme, le paracétamol peut être utilisé pendant la grossesse.
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Donald Trump demande aux femmes enceintes de ne pas prendre de paracétamol. Le président américain considère que "c'est peut-être associé à un risque très accru d'autisme". En réponse l'Agence européenne du médicament annonce dans un communiqué, publié mardi 23 septembre, que ses recommandations restent inchangées : les médicaments à base de paracétamol peuvent être utilisés pendant la grossesse.
Dans son discours, Donald Trump faisait probablement référence à une étude publiée en août dernier. Cette méta-analyse fait effectivement un lien entre le paracétamol et l'autisme. Sauf que contrairement au président américain, ces chercheurs ne disent pas qu'il faut interdire le médicament mais simplement en limiter l'usage pour les femmes enceintes.
Si on regarde l'ensemble des recherches réalisées sur le sujet, c'est rassurant. Notamment une étude parue en 2024, basée sur l'observation de deux millions et demi d'enfants en Suède qui conclut que "la prise de paracétamol pendant la grossesse n'est pas associée au risque d'autisme." La revue scientifique de référence Nature arrive à la même conclusion après avoir fait la synthèse de tout ce qui a été dit sur le sujet.
Pourquoi les scientifiques ne sont-ils pas d'accord ?
Si les scientifiques ne sont pas d'accord sur le sujet, c'est parce qu'ils n'emploient pas les mêmes méthodes. Les questionnaires et les critères d'évaluation sont différents. Il est alors difficile de comparer leurs résultats. Et sur le fond, ces études à charge ne tiennent pas compte d'autres facteurs qui peuvent avoir un impact lourd sur le développement du bébé : les virus, la prématurité, les facteurs héréditaires, la prédisposition génétique… Tous ces facteurs sont susceptibles de causer des troubles du spectre autistique.
Le paracétamol reste un médicament à utiliser avec précaution. Les recommandations de la Haute autorité de santé sont claires : la femme enceinte peut prendre du Doliprane, du Dafalgan ou de l'Efferalgan, les marques les plus courantes de paracétamol. Mais uniquement la dose minimale et sur avis médical. L'automédication est proscrite. Le paracétamol reste le moyen le plus sûr et le plus efficace pour soulager les douleurs et la fièvre chez les femmes enceintes.
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