"C'est fait pour ça !" : entre confidences et conciliabules, la résidence Sainte-Marthe, l'autre lieu où se joue l'élection du nouveau pape

En attendant la fumée blanche qui annonce l'élection d'un nouveau souverain pontife, les cardinaux électeurs y discutent, débattent et, parfois, passent des accords. Explications.

franceinfo - Anaïs Feuga

Radio France

Publié le 08/05/2025 08:36 Mis à jour le 08/05/2025 08:37

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Les cardinaux assistent à une messe avant l'ouverture du conclave, le 7 mai 2025, à la basilique Saint-Pierre de Rome (Vatican). (MASSIMO VALICCHIA / NURPHOTO / AFP)

Que se disent-ils lors du conclave ? Fidèles catholiques ou simples curieux ont, depuis mercredi 7 mai, les yeux rivés sur la désormais célèbre cheminée de la chapelle Sixtine au Vatican, où les cardinaux chargés d'élire le prochain pape sont réunis. Les 133 cardinaux électeurs ne sont pas parvenus à s'entendre sur un nom mercredi soir, lors de l'unique tour de scrutin organisé après le début du conclave, suscitant la déception des milliers de fidèles massés sur la place Saint-Pierre à la vue de la fumée noire.

"Elle a vraiment été pensée pour cela"

Sur les quelques centaines de mètres qui séparent le palais apostolique de Sainte-Marthe à la chapelle Sixtine, c'est plus que jamais le moment des échanges entre cardinaux. On discute aussi au dîner. Et puis, il y a ces conciliabules, plus discrets, qui se tiennent dans les recoins de la résidence.

"Elle a vraiment été pensée pour cela", explique Michel Kubler, père assomptionniste et ancien rédacteur en chef de la Croix. "Pour avoir visité la maison Sainte-Marthe, je peux vous dire qu'elle a été conçue pour qu'il y ait un peu partout des coins avec deux, trois fauteuils ici, un banc par là, etc. pour que les gens puissent s'isoler, se concerter. C'est fait pour ça ! C'est la maison pour les cardinaux électeurs du pape au moment du conclave", sourit-il à franceinfo.

La pratique est en effet courante : pour les autres conclaves, on a fini par savoir, après coup, que c’est lors de ces discussions informelles, que des accords avaient été passés. Ces tractations, ou ces retraits avaient ainsi permis, par exemple, en 2005 de débloquer l’élection de Joseph Ratzinger, devenu Benoît XVI. Pour les discussions sur le successeur de François, en revanche, aucune information : les cardinaux sont toujours au secret.