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Affaire Bygmalion : l'enquête se rapproche de Sarkozy et de Copé

Six personnes ont été mises en examen dans cette affaire de double facturation de la campagne du candidat Sarkozy en 2012. D'autres auditions pourraient avoir lieu dans les prochains jours.

Article rédigé par franceinfo
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L'ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, lors d'un meeting à Saint-Julien-les-Villas (Aube), le 2 octobre 2014. (WITT / SIPA)
L'ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, lors d'un meeting à Saint-Julien-les-Villas (Aube), le 2 octobre 2014. (WITT / SIPA)

Dans l'affaire Bygmalion, l'enquête s'accélère. En l'espace de quelques jours, pas moins de six personnes ont été mises en examen dans le cadre des investigations menées sur la légalité des comptes de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012. Et l'ancien chef de l'Etat est désormais "directement visé", souligne Le Monde, lundi 6 octobre.

Selon le quotidien, les enquêteurs "évoquent désormais l'infraction de financement illégal de la campagne électorale et plus seulement celle d'abus de confiance". Si cette infraction était avérée, Nicolas Sarkozy encourrait en tant que candidat en 2012 – et donc en tant que responsable de ses comptes de campagne – une peine d'un an de prison et une amende de 3 750 euros.

Les enquêteurs doutent de la défense de Sarkozy et Copé

D'après un procès-verbal de synthèse, que Le Monde a pu consulter, les enquêteurs sont désormais convaincus qu'un système de double facturation des meetings de Nicolas Sarkozy a bel et bien été mis en place. Dans ce système, l'UMP aurait déboursé quelque 18 millions d'euros en 2012 auprès de l'agence de communication Bygmalion, un montant qui aurait dû en réalité être pris en charge par le compte de campagne de Nicolas Sarkozy. Ce système aurait été mis en place "à la demande de l'UMP", jugent les enquêteurs de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscale (OCLCIFF). 

Dans une formulation qui apparaît comme une réponse à Nicolas Sarkozy et Jean-François Copé, qui nient formellement avoir eu connaissance de ce présumé dispositif, les policiers en charge de l'enquête jugent, pour leur part, qu'il serait "très surprenant" que "personne ne se soit préoccupé" du financement des meetings, "étant donné leur nombre et l'enjeu financier qu'ils représentaient"

Surtout, alors que Jean-François Copé assurait n'avoir été mis au courant des malversations que le 16 mai 2014, les enquêteurs ont appris que celui qui était alors président de l'UMP a participé, le 2 mars, à une réunion informelle rassemblant ses plus proches collaborateurs de l'UMP, Jérôme Lavrilleux et Guillaume Bazaille, et ses fidèles amis, Bastien Millot et Guy Alvès, fondateurs de l'agence Bygmalion. "Ce qui rend peu crédible, aux yeux des enquêteurs, la thèse de l’ignorance des pratiques mises en place", ajoute Le Monde.

Sarkozy et Copé bientôt entendus ?

Pour savoir si Nicolas Sarkozy et Jean-François Copé ont menti, les enquêteurs devraient désormais interroger Guillaume Lambert, directeur de la campagne de 2012, et Jérôme Lavrilleux, directeur-adjoint de la campagne, qui a déjà reconnu publiquement la mise en place de cette double facturation. Ils pourraient également entendre le trésorier de la campagne, le député Philippe Briand. Après quoi Nicolas Sarkozy et Jean-François Copé devraient alors logiquement être, à leur tour, auditionnés. "L'inverse serait extrêmement étonnant", commente un bon connaisseur du dossier, interrogé par francetv info.

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