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Campagne de Sarkozy : les fondateurs de Bygmalion, Bastien Millot et Guy Alvès, mis en examen

Guy Alvès a confirmé, devant la justice, l'existence d'un système de fausses factures, dans le cadre de la dernière campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'ancien patron de l'agence de communication Bygmalion, Bastien Millot, le 8 février 2012, à Paris. (BALTEL / SIPA)
L'ancien patron de l'agence de communication Bygmalion, Bastien Millot, le 8 février 2012, à Paris. (BALTEL / SIPA)

Les deux cofondateurs et anciens dirigeants de l'agence de communication Bygmalion, Bastien Millot et Guy Alvès, ont été mis en examen, mercredi 1er octobre, pour complicité de faux et usage de faux. L'ex-patron de la filiale événementielle de la société, Event and Cie, Franck Attal, a, lui, été mis en examen pour faux et usage de faux. Les trois hommes sont soupçonnés d'avoir participé à un système de fausses factures dans le cadre de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012.

Devant le juge, Guy Alvès "a confirmé que l'UMP prenait en charge de façon irrégulière des frais de campagne de Nicolas Sarkozy". Son contrôle judiciaire lui interdit de rencontrer notamment l'ancien président, ainsi que l'ancien patron de l'UMP, Jean-François Copé, dont il était proche. Bastien Millot, qui a été confronté à Guy Alvès en garde à vue, a lui toujours nié avoir eu connaissance de fausses factures.

Copé et Sarkozy étaient-ils informés ?

Ce système aurait permis de dissimuler un dépassement autorisé du plafond des comptes de campagne, fixé à 22,5 millions d'euros. Pour cela, Event and Cie, la filiale événementielle de Bygmalion, aurait facturé de nombreuses dépenses à l'UMP, et non à la campagne Sarkozy, via de fausses conventions. Selon une évaluation figurant au dossier, 18,5 millions d'euros auraient ainsi été éludés.

Fin juin, le parquet de Paris avait ouvert une information judiciaire pour "faux et usage de faux", "abus de confiance" et "tentative d'escroquerie". L'enquête a été confiée aux juges du pôle financier de Paris, Serge Tournaire, Renaud Van Ruymbeke et Roger Le Loire. L'un des objectifs des enquêteurs est de déterminer jusqu'où on était informé, au sein de l'UMP et de l'équipe de campagne, de ce système de fausses facturations. Et les premiers rôles, tels que Jean-François Copé qui dirigeait le parti, ou encore Nicolas Sarkozy lui-même, pouvaient-ils l'ignorer ?

Jérôme Lavrilleux pointé du doigt

Les dirigeants de Bygmalion, eux, ont accusé Jérôme Lavrilleux, bras droit de Jean-François Copé et directeur-adjoint de la campagne de Nicolas Sarkozy, de leur avoir demandé de mettre en place ce système. Ce que ce dernier a en partie reconnu, assurant n'avoir jamais mis au courant ses deux supérieurs. Mi-juin, Jérôme Lavrilleux a, en revanche, mis en cause le directeur général de l'UMP à l'époque, Eric Cesari, le directeur de campagne de Nicolas Sarkozy, Guillaume Lambert, et Fabienne Liadze, directrice financière du parti.

Selon Jérôme Lavrilleux, la décision de frauder a été prise après le second tour de la présidentielle, fin mai-début juin. Au bout du compte, le Conseil constitutionnel a malgré tout estimé que le plafond avait été dépassé, à 23 millions d'euros, privant Nicolas Sarkozy du remboursement public. L'UMP avait alors fait appel aux dons des militants pour payer la facture, via le Sarkothon.

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