Copé tape sur les médias et exige la transparence comptable des partis
Soupçonné par "Le Point" d'avoir favorisé des amis avec les fonds de l'UMP en 2012, le patron du parti a annoncé, lundi, qu'il allait déposer deux propositions de loi pour la "transparence" des comptes des formations politiques.
Jean-François Copé sait entretenir le suspense. Après avoir annulé, la veille au soir, son interview sur RMC-BFMTV, prévue lundi 3 mars au matin, c’est avec 45 minutes de retard sur l’horaire prévu que le président de l’UMP s’est présenté devant la presse, lundi en fin de matinée, au siège de l’UMP.
Mis à part ce contretemps lié à une panne technique, cette "déclaration solennelle" s’est déroulée comme prévue : le patron de l’UMP a contre-attaqué avec virulence face aux accusations de favoritisme et de surfacturation au profit d'une société de communication dirigée par deux de ses proches, payés avec les fonds du parti. Francetv info détaille cette contre-offensive durant laquelle le patron de l'UMP a pointé du doigt les organes de presse et les autres partis politiques.
Les médias dans le viseur
Ni explication détaillée, ni justification, Jean-François Copé a répliqué en tirant à vue sur “certains organes de presse”, “bouffis d’orgueil”, qui s’adonnent selon lui à “une campagne de presse particulièrement agressive, je dirais même haineuse”, une véritable “vendetta”. Evoquant une “chasse à l’homme” lancée par des médias qui utilisent “les armes des lâches” et des “méthodes dignes de l’Inquisition”, le président de l’UMP a clairement visé Le Point, magazine à l'origine des révélations. Mais il a aussi plus largement mis en cause la plupart des membres de la “caste” médiatique qui “se cache derrière les termes de transparence et de démocratie”.
Face aux accusations venues d'“organes de presse [qui] s’érigent en juges et en procureurs", il réaffirme qu’il a “toujours exercé [ses] fonctions avec droiture et avec honnêteté.” Il dénonce alors “des ficelles” qu’il juge “tellement grosses à quelques semaines de scrutins très importants”, laissant entendre que ces révélations cachent un complot politique dirigé contre l’UMP et son leader.
"Transparence" pour les partis et les médias
Pour lutter contre "un climat délétère", Jean-François Copé oppose la nécessité de "restaurer la confiance perdue" : "Nous devons agir pour que l’ère du 'tous pourris' soit révolue." Le patron de l’UMP expose alors sa volonté de "prendre au mot les donneurs de leçons" : il annonce le dépôt d’une proposition de loi imposant à l'ensemble des partis bénéficiant d'une aide publique de publier leurs pièces comptables depuis 2007.
Il ne compte pas s’arrêter là puisqu’une seconde proposition de loi sera déposée au bureau de l’Assemblée nationale, et visera les médias. "Elle concernera tout organe de presse, dès lors qu’il bénéficie d’une fréquence accordée par l’Etat ou d’une quelconque subvention délivrée par l’Etat." En cas d'adoption, chaque média concerné serait alors soumis à une publication et à un contrôle de sa comptabilité : "Les principaux dirigeants et salariés de ces groupes de presse qui utilisent des fonds publics [seront] soumis aux mêmes règles et aux mêmes obligations de déclaration d'intérêt et de patrimoine que les parlementaires."
Dans la salle, la proposition a fait sourire certains journalistes, le président de l'UMP s'étant montré farouchement opposé à la publication du patrimoine des élus lors des débats sur cette mesure, en avril 2013.
Les comptes de l’UMP sous scellés
Poussant sa logique jusqu’au bout, Jean-François Copé a ensuite annoncé que l’UMP se prêterait à cette opération de transparence : "J’annonce donc avec force que l’UMP est déterminé à mettre à disposition sa comptabilité, pièces compatibles et factures, en toute transparence, dans un souci de respect de la démocratie."
Mais au nom de "l’égalité de traitement", il annonce que ces documents ne seront pas immédiatement disponibles. Ils seront en effet mis sous scellés par un huissier dans une pièce. Elle ne sera rouverte qu’une fois les deux propositions de loi adoptées par le Parlement.
Evoquant son initiative comme une "refondation de la vie politique" du pays, le président de l’UMP a conclu son intervention en s’attendant à ce que "[ses] propositions recueillent l’unanimité des forces politiques au Parlement".
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