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Un ex-dirigeant de Bygmalion dit avoir prévenu l'équipe Sarkozy de "surcoûts" durant la campagne de 2012

Entendu par les juges début janvier, Franck Attal, l'ex-patron de Event and Cie, a de nouveau fait le récit d'une campagne qui s'est emballée.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Nicolas Sarkozy lors d'un meeting avant l'élection présidentielle, place de la Concorde à Paris, le 15 avril 2012. (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)
Nicolas Sarkozy lors d'un meeting avant l'élection présidentielle, place de la Concorde à Paris, le 15 avril 2012. (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

Entendu par les juges début janvier, Franck Attal a de nouveau fait le récit d'une campagne qui s'est emballée. L'ex-patron de Event and Cie, la filiale de Bygmalion chargée des meetings de Nicolas Sarkozy en 2012, a assuré devant le juge d'instruction qu'il avait prévenu l'équipe du candidat de "surcoûts", mais qu'on lui répondait de continuer, affirme une source proche du dossier à l'AFP, jeudi 12 février.

>>> L'article à lire si vous ne comprenez rien à l'affaire Bygmalion

Les enquêteurs ont la conviction qu'une fraude colossale a permis, grâce à des fausses factures, d'imputer 18,5 millions d'euros de dépenses de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy à l'UMP. L'objectif était de maintenir le budget de campagne déclaré sous le maximum autorisé de 22,5 millions d'euros. Déjà placé en garde à vue et mis en examen début octobre pour faux et usage de faux, Franck Attal a reconnu cette fraude, mais assure que les prix pratiqués correspondaient à des prestations réelles.

Des "coûts supplémentaires non négligeables"

Selon lui, après les premiers meetings, il lui a été demandé de revoir les budgets à la baisse. Il se souvient alors d'avoir présenté deux nouveaux formats, pour les petits et les grands meetings, à la directrice des ressources de l'UMP, Fabienne Liadzé, et au directeur de la campagne, Guillaume Lambert, qui réfutent avoir eu connaissance d'un système illicite.

Selon les déclarations de Franck Attal rapportées à l'AFP, les deux ont accepté cette limitation. Mais très vite, des demandes supplémentaires sont intervenues, comme la présence d'un nouveau réalisateur, entraînant des "coûts supplémentaires non négligeables". Il a ajouté qu'il avait fait part de ce problème à Guillaume Lambert et Jérôme Lavrilleux, directeur adjoint de la campagne : "Ils me répondaient qu'il fallait le faire."

Les avocats restent silencieux

Dans une lettre au procureur de Paris, Guillaume Lambert, aujourd'hui préfet de Lozère, assure qu'il s'était au contraire préoccupé de réduire les coûts des meetings tout au long de la campagne. Contactés, les avocats de Franck Attal et Guillaume Lambert n'ont pas souhaité s'exprimer.

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