Aquilino Morelle, ex-conseiller de François Hollande, règle ses comptes avec "l'enfoiré"

Aquilino Morelle n'avait pas pris la parole depuis son départ de l'Elysée. L'ex-conseiller de François Hollande, congédié en avril pour des soupçons de conflit d'intérêts, règle ses comptes dans la presse avec le président de la République, qu'il appelle désormais "l'enfoiré".

Un qualificatif que lui prête Le Nouvel Observateur qui publie jeudi 25 septembre une enquête sous le titre "Aquilino la menace". Dans le même temps, le conseiller accorde une interview au Monde. Francetv info vous résume ses déclarations en trois citations.

"Certains avaient planifié de longue date mon élimination politique"

Pour l'ex-conseiller, "il n'y a pas d''affaire Morelle'". Il lui était reproché d'avoir exercé une mission de conseil d'un laboratoire pharmaceutique, fin 2007, alors qu'il venait de réintégrer l'Inspection générale des affaires sociales (Igas). "A aucun moment, je n'ai eu à décider de quoi que ce soit pour ce laboratoire (...) Et l'Igas n'a aucun pouvoir de contrôle sur un laboratoire pharmaceutique", assure-t-il, reconnaissant qu'il avait "omis" de demander une autorisation.

Son éviction serait donc, à l'en croire, politique. Il en veut pour preuve l'anecdote du cireur de chaussures qu'il a fait venir à l'hôtel Marigny, une annexe de l'Elysée. "On a mis de côté cet incident, pendant plusieurs mois, comme une pépite que l'on place en lieu sûr afin de pouvoir s'en servir le moment venu. Cette chronologie montre bien que certains avaient planifié de longue date mon élimination politique", déclare-t-il.

"Pour beaucoup 'd'amis du président', j'étais un gêneur, fait valoir Aquilino Morelle. Intimement associé au discours du Bourget, j'incarnais une ligne politique 'de gauche' qui n'était pas la leur."

"J'ai vu François nu, plus bas que terre"

Outre son cas personnel, Aquilino Morelle revient sur ses deux années à l'Elysée. Il raconte comment il a déposé le numéro de Closer qui révélait la relation entre François Hollande et l'actrice Julie Gayet sur le bureau du président. "J’ai vu François nu, plus bas que terre, je l’ai ramassé à la petite cuillère. Peu à peu, il s’est relevé. Alors il n’a plus supporté mon regard", raconte-t-il.

La liaison du président revient sur la table au moment de l'éviction du conseiller. Hollande lui reproche l'incident du cireur de chaussures. "Et toi, tu n’as jamais fait de connerie, peut-être ? Aller te faire gauler rue du Cirque, avec ton casque, comme un débutant..." lâche Morelle.

"A lui de montrer aux Français qu'il n'a pas seulement un cerveau, mais aussi du cœur"

Pour Aquilino Morelle, le quinquennat de François Hollande n'est pas perdu, même si "sa situation politique paraît compromise". "Nous ne sommes qu'à mi-mandat, bien des choses sont encore possibles", estime-t-il, avant de donner un conseil au président de la République : "A lui de montrer aux Français qu'il n'a pas seulement un cerveau, mais aussi du cœur."