Mort d'Yvan Colonna : classement sans suite d'une enquête visant l'administration pénitentiaire

Une enquête préliminaire avait été ouverte en 2023 après le signalement de deux députés corses mettant en cause l'administration pénitentiaire dans la mort du militant indépendantiste en prison.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une manifestation après la mort d'Yvan Colonna, à Ajaccio, en Corse-du-Sud, le 3 avril 2022. (PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP)
Une manifestation après la mort d'Yvan Colonna, à Ajaccio, en Corse-du-Sud, le 3 avril 2022. (PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP)

Le parquet de Tarascon a classé sans suite une enquête préliminaire ouverte en 2023 après le signalement de deux députés corses mettant en cause l'administration pénitentiaire dans la mort du militant indépendantiste Yvan Colonna en prison, a annoncé lundi 13 octobre auprès du procureur. 

Après avoir "mené une enquête de façon approfondie", "j'ai classé sans suite le dossier début octobre, estimant que les éléments sur lesquels s'appuyait la saisine faite sur les éventuels dysfonctionnements n'étaient pas établis", a déclaré à l'AFP le procureur de la République de Tarascon, Laurent Gumbau, confirmant une information de Corse Matin. "Il n'y a pas eu d'infraction" de la part de l'administration pénitentiaire, a-t-il estimé. 

Deux ex-députés, Jean-Félix Acquaviva (Liot) et Laurent Marcangeli (Horizons), à l'époque président et rapporteur de la commission d'enquête parlementaire sur l'agression mortelle du militant indépendantiste en prison en 2022, avaient écrit au procureur, dans une lettre datée du 5 juillet 2023 au titre de l'article 40 du code de procédure pénale, face à "l'existence de faits pouvant, selon eux, constituer une infraction".

"Aucune suppression ou malversation des données"

Une enquête, confiée à la police judiciaire de Marseille, avait alors été ouverte notamment pour suppression de données informatiques dans un système de traitement automatisé mis en œuvre par l'Etat. Concernant le logiciel de traitement de données sur les détenus Genesis, interne à l'administration pénitentiaire, "il n'y a eu aucune suppression ou malversation des données", a estimé le procureur.

Dans le cadre de leur commission d'enquête, une surveillante de la maison d'arrêt d'Arles (Bouches-du-Rhône), où a eu lieu l'agression, avait déclaré à plusieurs reprises avoir "reporté dans ce logiciel des faits importants", notamment un "changement d'attitude" de Franck Elong Abé, le détenu qui a mortellement agressé Yvan Colonna le 2 mars 2022, avaient relaté dans leur courrier les ex-députés. Ils avaient également pointé de "graves défaillances" dans l'appréciation de la dangerosité de Franck Elong Abé. Un point également écarté par le procureur qui "n'a pas déterminé de faute particulière de l'administration qui aurait laissé à penser un futur passage à l'acte".

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