Condamnation de Nicolas Sarkozy : "Les magistrats sont des êtres humains avec des sensibilités politiques", rappelle l’ancien garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti

Au lendemain de la condamnation de Nicolas Sarkozy à cinq ans de prison, l’ancien garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti rappelle que le recours à l’appel reste la voie appropriée pour contester une décision de justice.

Article rédigé par franceinfo
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L'ancien ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, à l'Elysée, le 12 août 2024. (ANDREA SAVORANI NERI / NURPHOTO / AFP)
L'ancien ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, à l'Elysée, le 12 août 2024. (ANDREA SAVORANI NERI / NURPHOTO / AFP)

"Les magistrats sont des êtres humains, ils ont des sensibilités politiques et vous ne pouvez pas le leur interdire", estime Eric Dupond-Moretti, avocat et ancien garde des Sceaux, au lendemain de la condamnation de l'ancien président de la République Nicolas Sarkozy à cinq ans de prison pour association de malfaiteurs et face à la polémique sur la juge qui l'a fait condamné. Il était invité d'ICI Nord (ex-France Bleu) vendredi matin pour la parution de son livre Juré, craché.

"Maintenant, le bon magistrat, c'est celui qui sait faire abstraction de ses opinions politiques pour bien juger. Et moi, je dis que la très grande majorité des magistrats se comportent de cette façon-là", poursuit l'ancien ministre, regrettant que l'on fasse "en permanence à la justice un certain nombre de procès".

Concernant la peine prononcée à l'encontre de Nicolas Sarkozy et son mandat de dépôt non suspensif, Eric Dupond-Moretti estime qu'un "ancien garde des Sceaux et ministre de la Justice ne peut pas commenter des décisions de justice". "Nicolas Sarkozy parle de 'haine', c'est son ressenti. Moi, je ne vais pas commenter ça", précise-t-il. La façon de contester une décision de justice, c'est d'user des voies de recours, ce qu'il a fait. Nicolas Sarkozy est présumé innocent aujourd'hui, il sera jugé en appel, nous verrons".

Il reconnaît néanmoins que "ce qui peut interroger, et c'est ce qui interroge une grande partie de la classe politique, des observateurs, c'est le mandat de dépôt. Moi, j'attends de lire avec beaucoup d'impatience, il est vrai, la justification qui est celle du tribunal pour ordonner le mandat dépôt, l'exécution provisoire". Mais il rappelle que "tout le monde commente une affaire, mais personne ne la connaît vraiment (...) On est spectateurs, d'une certaine façon. Je pense qu'il y a des centaines de milliers de pages de dossiers. Moi, je ne les connais pas, je ne vais pas les commenter".

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