Uber Files : moins de 1% de lobbyistes contrôlés malgré une loi sur la transparence
Depuis les "Uber Files" et les révélations de lobbying des dirigeants de la plateforme avec Emmanuel Macron, la loi impose désormais aux lobbyistes de déclarer leurs actions menées vers les politiques. Associations et députés appellent à renforcer cette transparence.
La Première ministre Elisabeth Borne, Olivier Dussopt et Clément Beaune, l'actuel ministre du Travail et celui des Transports, sont auditionnés dans la matinée du jeudi 25 mai devant la commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur les "Uber Files". Il s'agit de milliers de documents internes à la plateforme de VTC sortis en 2022 par le consortium international des journalistes d'investigation, dont Radio France.
>> ENQUÊTE. Uber Files : révélations sur les pratiques de lobbying du géant des VTC
Ils avaient révélé le lobbying des dirigeants d'Uber à travers des rencontres et des échanges de SMS avec Emmanuel Macron qui était alors ministre de l'Economie. C'était entre 2014 et 2016. Depuis, une loi a été votée pour plus de transparence dans les activités des lobbies mais cela reste très insuffisant aux yeux d'associations et de députés.
Depuis la loi Sapin 2 de 2017, les lobbyistes sont obligés de déclarer les actions menées vers les politiques : appels, envois de mails, déjeuners. Tout cela est visible sur le site de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique. Ce n'est pas le cas, en revanche, quand c'est le politique qui contacte le lobbyiste. L'échange ou la rencontre restent alors secrets.
Seulement 70 agents au sein de la Haute autorité
La députée socialiste Cécile Untermaier constate d'autres trous dans la raquette. "On ne connait pas la personne qui a été touchée, que ce soit le ministre, le cabinet du ministre. Pour le moment, on ne va pas dans ce degré de précision, en particulier sur le texte concerné, on ne sait pas dans quel texte de loi s'exerce cette influence", explique-t-elle.
Cette députée prépare une proposition de loi pour combler ces trous. Si elle est votée, le nombre d'activités déclarées va mécaniquement augmenter et cela est problématique car la Haute autorité, chargée de leur contrôle, est déjà submergée.
"Quasiment 3 000 lobbyistes inscrits au répertoire de la Haute autorité. 67 000 actions de lobbying déclarées. Et derrière, on a à peine 70 agents au sein de la Haute autorité. Quand on fait la comparaison, c'est éloquent. Ce n'est pas suffisant", pointe Kévin Gernier, de l'ONG Transparency France.
Contactée, la Haute autorité reconnait avoir des moyens humains limités. En 2021, elle a contrôlé moins de 1% des lobbyistes déclarés.
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