Tensions après l'affaire Théo : "L'épicentre, Aulnay-sous-Bois, est beaucoup plus calme que les répliques ici où là"
Le criminologue Alain Bauer estime que les tensions après l'affaire Théo sont plutôt faibles. Ce genre d'affaire débouche souvent sur des émeutes, plus longues et plus violentes, assure-t-il jeudi sur franceinfo.
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"La situation semble étonnament calme [après l'affaire Théo], à un niveau de tensions bien plus faible que ce qu'on connaît habituellement" dans les autres affaires de "violences sur un citoyen", a estimé le criminologue Alain Bauer jeudi 23 février sur franceinfo, après la nouvelle journée de rassemblement organisée à Paris.
Alain Bauer se dit "très satisfait de la qualification donnée de viol et non seulement de violences dans cette affaire". Selon lui, "ça montre à quel point la police peut être capable de sanctionner les siens."
franceinfo : Trois semaines après les violences infligées à Théo, comment expliquer que la tension ne soit pas retombée ?
Alain Bauer : La surprise, c'est plutôt qu'elles n'aient pas augmenté. Dans les épisodes précédents de violences sur un citoyen, jeune ou moins jeune, on a assisté à quatre jours et cinq nuits d'émeutes puissantes, fortes, et un étalement des émeutes dans un cas au moins, en 2005. On est aujourd'hui dans un processus beaucoup plus larvé, plus contenu, et on note que l'épicentre, Aulnay-sous-Bois, reste beaucoup plus calme que les répliques ici ou là, et notamment dans quelques lycées parisiens. La situation semble étonnamment calme, ou à un niveau de tensions bien plus faible que ce qu'on connaît habituellement.
Peu après l'interpellation de Théo, vous aviez parlé "d'acte de violence barbare". Vous comprenez la révolte de ces manifestants ?
Bien sûr. Quel parent, quel ami, quel enfant ou jeune ne comprendrait pas qu'une agression d'une telle nature provoque l'indignation ou la violence ? Mais je note aussi que c'est Théo et sa famille qui ont été ceux qui ont le plus appelé au calme et à la dignité.
Il y a comme toujours des gens plus excités dans la dénonciation que ceux qui sont directement concernés.
Alain Bauer, criminologueà franceinfo
Est-ce qu'on peut comparer les rassemblements en banlieue et les rassemblements parisiens ?
Je ne pense pas qu'il y ait une énorme différence, même si ce ne sont pas les mêmes populations, du fait d'un processus de ségrégation et de relégation, dans certaines banlieues. La banlieue n'est pas uniforme. Je pense qu'il y a une forme de communauté exaspérée par ses relations avec les forces de sécurité et, en même temps, exaspérante dans sa très mauvaise relation avec tout ce qui peut porter un uniforme. On peut comprendre une certaine tension vis-à-vis des policiers, qui contrôleraient trop souvent les identités, qui tutoieraient tout le monde et qui seraient trop peu polis ou policés. Mais je précise que beaucoup de pompiers se font agresser de façon récurrente. Il faut aussi se rendre compte que cette tension n'est pas à sens unique, c'est un processus général de dégradation de tout ce qui est le service public.
Vous parlez d'incompréhension dommageable par rapport au travail réel de la police et de sanctions en interne trop peu connues du grand public ?
S'il s'avère que les policiers en questions ont commis ces actes barbares, dans les conditions qu'on croit, je suis très satisfait de la qualification donnée de viol et non seulement de violences. Ça montre à quel point la police peut être capable de sanctionner les siens. Elle en sanctionne 2 000 à 3 000 policiers par an, dans une certaine indifférence. Alors qu'il y a moins de 10% de la police dans la fonction publique, elle fait 50% des sanctions.
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