Déplacement de Bruno Retailleau au Maroc : "L'enjeu avec le Maroc est moins important en proportion qu'avec l'Algérie" concernant l'immigration, analyse le directeur de l'Ofii

Le ministre de l'Intérieur se rend au Maroc avec une liste de ressortissants sous OQTF.

Article rédigé par franceinfo
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Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur, le 10 avril 2025. (ALAIN JOCARD / AFP)
Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur, le 10 avril 2025. (ALAIN JOCARD / AFP)

"Il y a eu l'année dernière en France 12 954 Marocains contrôlés en situation irrégulière pour 1 658 éloignés effectivement. En comparaison il y a eu plus 33 000 Algériens interpellés en situation irrégulière pour 2 999 éloignés", a indiqué dimanche 13 avril sur franceinfo Didier Leschi, directeur de l’Office français de l’immigration et de l’intégration, l'Ofii. Le ministre de l'Intérieur est en déplacement au Maroc avec une liste de ressortissants sous OQTF, Obligations de quitter le territoire français.

Selon Didier Leschi, "il y a un enjeu avec le Maroc qui est moins important en proportion par rapport à l'Algérie mais il reste important, puisque c'est à partir du Maroc qu'il y a beaucoup de personnes qui passent vers l'Espagne et, là encore, parmi les nationalités avant les Marocains qui passent du Maroc vers l'Espagne, on a de nouveau les Algériens."

Les relations sont plus simples avec le Maroc, "d'autant que depuis quelques heures", elles "viennent de se tendre considérablement avec l'Algérie après l'arrestation d'un agent consulaire algérien pour une histoire d'espionnage qui malheureusement touche aussi l'établissement que je dirige", ajoute le directeur de l’Office français de l’immigration et de l’intégration.

Quelque 283 000 visas délivrés à des Marocains chaque année

Bruno Retailleau fait ce déplacement au Maroc pour saluer la bonne relation avec Rabat mais aussi obtenir de meilleurs résultats sur les expulsions des immigrés clandestins. Il y a eu l'année dernière en France 140 000 OQTF pour 20 000 exécutées. "On ne peut pas laisser faire parce que des pays comme le Maroc, l'Algérie ou la Tunisie, cela représente beaucoup de visas donnés tous les ans, 283 000 visas délivrés à des Marocains pour venir en France, 250 000 pour l'Algérie", détaille Didier Leschi. "Avec le Maroc, dans le flux migratoire, 30% de ceux qui obtiennent le droit de venir et de s'installer en France viennent pour des raisons économiques, des ingénieurs, des techniciens. Pour l'Algérie, ce chiffre est de 9%."

"La majorité des Algériens qui viennent en France, c'est pour des raisons familiales, 54% l'année dernière et 30% pour le Maroc". 

Didier Leschi, directeur de l’Office français de l’immigration et de l’intégration

sur franceinfo

L'enjeu des échanges, est aussi "économique", il y a des "investissements français au Maroc. Dans l'aspect migratoire il y a les compétences. Les Marocains sont aussi parmi les premiers étudiants en France, il y en a 45 000 et 32 000 pour les Algériens".

Dans l'ensemble, "la majorité de l'immigration vers la France, c'est d'abord une immigration légale et le fait que le débat public se focalise en permanence sur l'immigration illégale, ça pèse sur l'intégration en termes de perception. Il ne faut pas exclure les difficultés que peuvent avoir les personnes en termes de logement et d'accès à des services publics."
 

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