"On a besoin de passer à d’autres formes de société" : les écologistes bien décidés à conquérir les électeurs aux municipales
À deux mois du scrutin des municipales, le parti Europe-Ecologie Les Verts voit bon nombre de ses candidats bien placés, notamment dans plusieurs grandes villes comme à Lyon. Voici comment ils préparent leur campagne sur le terrain.
Ambiance studieuse autour d'un atelier de sensibilisation au réchauffement climatique : une quarantaine de participants sont réunis au QG de campagne d'Europe Ecologie-Les Verts à Lyon, au 7e étage d'une tour du quartier d'affaires de la Part-Dieu. Militants et sympathisants, ils espèrent que Les Verts confirmeront aux élections municipales le bon résultat des dernières européennes.
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Dans l'assistance, à Lyon, quelques électeurs restent à convaincre, comme Andréa, qui se présente comme "une citoyenne qui s’intéresse à la question climatique". Elle avoue plutôt suivre "des listes plutôt citoyennes. Je ne me suis pas vraiment encore documentée sur ce que pouvaient proposer les partis en place." Il y a surtout des personnes très engagées dans la campagne, comme Philippe. C'est lui qui a invité Andréa. Militant des Verts depuis quelques années, il est pour la première fois candidat, en douzième position sur l'une des listes d'arrondissement. "On est très nombreux à tracter sur les marchés, à la sortie des écoles... Tellement nombreux qu’on est régulièrement en rupture de stock de tracts ! raconte-t-il. Les gens nous accueillent plutôt bien."
Il y a des gens qui nous découvrent, et qui se disent : c’est peut-être le moment. Et oui, c’est clairement le moment, on n’a plus vraiment le temps d’attendre.
Philippe, militant EELVà franceinfo
L'urgence écologique, c'est le principal argument de campagne des Verts. Pour la mairie de Lyon, leur tête de liste s'appelle Grégory Doucet. À 46 ans, ce travailleur humanitaire n'est pas très connu. Son programme, dans les grandes lignes : 100% de bio dans les cantines, plus de végétalisation, moins de bétonisation. Il prône par exemple l'arrêt du projet de bouclage du périphérique lyonnais pour, dit-il, "construire un monde nouveau". "Nous ne vivons pas dans un monde ancien qui serait basé encore sur la croissance à tout prix, la consommation à tout prix, explique-t-il. Non, il suffit justement de regarder l’actualité pour comprendre qu’on a besoin de passer à d’autres formes de société, de vivre ensemble, et de vivre avec notre environnement."
Dans les sondages, pour la mairie de Lyon, Grégory Doucet fait jeu égal avec Yann Cucherat, le candidat LREM adoubé par Gérard Collomb. Gérard Collomb qui, lui, brigue la présidence de la métropole lyonnaise. Pour ce scrutin, qui se jouera pour la première fois au suffrage universel, il est talonné par le candidat vert Bruno Bernard.
Les Verts ambitieux, et pas qu'à Lyon
Pour ces municipales, les écolos changent en quelque sorte d'échelle... Eux que l'on connaissait jusqu'ici comme force d'appoint, alliés à des maires PS, briguent cette fois le poste de premier magistrat. L'objectif est d'engager des têtes de liste dans un maximum de villes, explique Bruno Bernard, candidat à la métropole de Lyon. Il est aussi en charge des élections au parti Europe-Ecologie-les-Verts. "Sur les 40 villes de plus de 100 000 habitants, nous avions 17 têtes de liste écologistes en 2014, nous en avons 36 ou 37 aujourd’hui, donc beaucoup plus que nous n’avons jamais eu, affirme-t-il. Nous avons dirigé beaucoup de villes, avec souvent le Parti socialiste, parfois le Parti communiste. Nos élus ont permis d’avancer, avec des aménagements des berges de fleuves, le développement des transports en commun, des pistes cyclables."
Il faut aller beaucoup plus vite, beaucoup plus loin, ça passe par des politiques beaucoup plus fortes. Et c’est nous qui sommes les mieux à même de les mener dans les années qui viennent.
Bruno Bernardà franceinfo
Sur le terrain, ça donne des listes à géométrie très variable. Les Verts ont réussi à fédérer la gauche autour de leur candidat à Besançon et Bordeaux, deux villes dans lesquels ils fondent de gros espoirs.
Mais même là où ils se retrouvent face à d'autres listes de gauche, les écolos assurent pouvoir l'emporter à Lyon, Rouen, Montpellier, Strasbourg et même Marseille. Le candidat écolo sur le Vieux-Port, Sébastien Barles, assume cette stratégie d'éclatement de la gauche : "La politique, ce n’est pas de l’arithmétique, mais c’est une dynamique". Son projet : mettre "l'urgence écologique et le renouvellement citoyen, le renouvellement des pratiques, au cœur du projet, dans une ville qui a été gangrenée par un système clientélaire et affairiste qui a touché la droite et en partie la gauche, en tout cas le Parti socialiste". Selon Sébastien Barles "c'est ça qui est de nature à vraiment changer la donne."
À Paris, l'écologiste David Belliard prône une coalition climat allant de la France insoumise jusqu'au dissident macroniste Cédric Villani. De quoi faire grincer des dents chez une partie des militants qui revendiquent leur appartenance à la gauche.
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