Démission d'Emmanuel Macron : comment la décision a été prise en coulisses
L'ex-banquier d'affaires a remis, mardi 30 août, sa démission du ministère de l'Economie, où il est remplacé par Michel Sapin.
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Il a désormais les mains libres. La rumeur d'un départ d'Emmanuel Macron de Bercy courait depuis des mois. Mardi 30 août, le ministre de l'Economie a finalement présenté sa démission à François Hollande, qui l'a acceptée.
Comment s'est décidé ce claquement de porte, dont on ignore encore s'il signifie une entrée en lice dans la course présidentielle ? Récapitulatif en trois étapes.
En avril, il lance son propre parti
A en croire L'Obs, Emmanuel Macron songe dès la fin de l'été 2015 à créer son parti. Il rêve alors d'ajouter le Travail à son portefeuille de l'Economie, mais c'est Myriam El-Khomri qui obtient le maroquin, après le départ de François Rebsamen.
Lorsqu'est abandonnée l'idée d'une loi Macron 2, en janvier 2016, le ministre de l'Economie juge que la coupe est pleine et veut quitter le gouvernement. Mais le chef de l'Etat l'en dissuade, selon L'Obs, en lui donnant toute latitude "pour s'exprimer". L'ancien banquier en profite pleinement. Il multiplie les piques contre la gauche et le gouvernement, et finit par annoncer officiellement, le 6 avril, la création de son propre mouvement, En marche !
Parallèlement, il cultive son image people. Le 14 avril, il fait la une de Paris Match avec sa femme Brigitte. La photo illustre un titre qui apparaît comme une provocation pour l'exécutif : "Ensemble sur la route du pouvoir". La rumeur enfle : Mediapart avance que le ministre va démissionner le 10 juin, Le Canard enchaîné évoque la date du 12 juillet.
En juillet, il est sur le point de partir
Bingo ? Pas vraiment. Le 12 juillet ne marque pas le jour de sa démission, mais du premier meeting de son mouvement En marche ! à la Mutualité, dans le 5e arrondissement de Paris. "Rien ne m'arrêtera", lance le ministre à ses supporters. Le meeting dope les ardeurs de ses proches. Selon Le Parisien, "le principe, comme le calendrier de sa démission, a été acté dès le 13 juillet, au lendemain de son fracassant meeting (...), lors d'une réunion avec une petite dizaine de ses plus fidèles soutiens".
Une date, affirme L'Obs, "est sur la table des réunions du premier cercle (...) : la fin du mois de juillet ou le début du mois d’août". Mais les attentats de Nice, le 14 juillet, et de Saint-Etienne-du-Rouvray, le 26 juillet, empêchent Emmanuel Macron de passer à l'acte. Impossible de paraître quitter le navire dans des circonstances dramatiques. Mais, le 10 août, le ministre s'offre à nouveau le luxe d'une nouvelle une de Paris Match, sur la plage avec sa femme. "Vacances en amoureux avant l'offensive", annonce l'hebdomadaire.
Le 30 août, il démissionne
L'offensive annoncée a lieu le 30 août. Les conjurés, fidèles soutiens d'Emmanuel Macron, en auraient décidé ainsi cinq jours plus tôt, affirme Le Parisien. La date apparaît optimale en termes de communication pour bénéficier d'un maximum de résonance juste avant l'effervescence de la rentrée. Quelques jours plus tôt, pourtant, les proches du ministre assurent que rien n'est fait et qu'il faudra attendre octobre.
Le président a-t-il été averti de ce secret apparemment bien gardé ? Lundi 29 août au matin, il voit en tête à tête Emmanuel Macron, raconte Le Parisien, et le somme de choisir entre le gouvernement et ses ambitions personnelles. "Emmanuel Macron hésite. Il ne donne pas sa décision et demande un peu de temps. Le chef de l'Etat le lui accorde mais il se fait sa conviction dans la journée : son ministre va démissionner", relate Europe 1, en précisant que François Hollande prévient alors Manuel Valls.
Dans la nuit du 29 au 30 août, le quotidien économique Les Echos annonce le départ "imminent" du ministre. Emmanuel Macron appelle en début de matinée le chef de l'Etat pour lui annoncer que sa décision est prise. A 15 heures, il vient lui présenter sa démission.
Reste à savoir pour quoi faire. S'il s'est montré prolixe, mardi soir sur TF1, pendant plus de 25 minutes, il a refusé de dire s'il était ou non candidat à la présidentielle. Selon L'Obs, il ne prendra pas sa décision avant décembre ou janvier. Car le pari n'a rien d'évident : les sondeurs le répètent en chœur, Emmanuel Macron plaît à un public âgé, aisé, et pas franchement de gauche. "Donc, conclut le directeur Opinions d'Harris Interactive, Jean-Daniel Lévy, dans une interview à Libération, il ne parle pas à l'ensemble de la gauche, ni même à l'ensemble des Français."
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