Emmanuel Macron sur TF1 : prestation "assez décevante" pour un président "pas toujours à l'aise", analyse le politologue Bruno Cautrès
Le chef de l'Etat a été beaucoup questionné sur ses huit ans à la tête de la France et il "n'était pas toujours à l'aise sur ces éléments de bilan", selon le chercheur au Cevipof.
Emmanuel Macron "a été régulièrement mis en difficulté", mardi 13 mai, lors de son interview sur TF1, analyse Bruno Cautrès, chercheur au Cevipof (Centre de recherches politiques de Sciences Po), sur France Inter, mercredi. "On avait le sentiment d'un chef de l'Etat qui était déjà quasiment dans la toute fin de son second mandat, il a beaucoup été questionné sur ses huit ans passés au pouvoir, ce qui donnait un sentiment qu'il y avait des éléments de bilan et qu'il n'était pas toujours à l'aise sur ces éléments", poursuit le politologue.
Bruno Cautrès estime que la prestation du président de la République, mardi soir, a été "assez décevante". Il décrit un chef de l'Etat "pas toujours à l'aise" dans ses réponses. Pendant plus de trois heures, le président de la République a répondu aux questions du journaliste Gilles Bouleau et de personnalités politiques, syndicales ou encore du monde associatif, sur la situation internationale, les retraites, le déficit de la France ou encore la question des référendums.
Face à la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, particulièrement, "Emmanuel Macron a semblé un peu en difficulté, c'était très tendu entre les deux", pointe le politologue. "Le chef de l'Etat avait amené avec lui des graphiques où il défendait son bilan, en particulier en termes de création d'emplois, mais Sophie Binet lui opposait au fond la réalité des gens qui sont en train de subir les plans de licenciement, chez ArcelorMittal notamment", ajoute-t-il. Emmanuel Macron a aussi été "mis en difficulté sur la question des déficits publics, où il avait du mal à convaincre qu'après huit ans de mandat, il s'exonérait de responsabilités" et aussi "sur la sécurité du quotidien", avec le maire de Béziers Robert Ménard qui lui demandait pourquoi il n'a pas agi ces huit dernières années.
"On manquait d'un cap directeur"
Le président était plus à l'aise sur les questions internationales particulièrement, estime Bruno Cautrès. Mais dans sa globalité, le format de l'émission a donné l'impression "d'un touche à tout", "on manquait d'un cap directeur, qui fait défaut au chef de l'État depuis sa réélection en 2022".
"L'une des grosses déceptions de la soirée" a été l'absence de positionnement clair sur les référendums, ajoute le politologue. Emmanuel Macron avait indiqué lors de ses vœux en janvier dernier qu'il donnerait la parole aux Français en 2025, mais "il n'y a pas véritablement eu d'annonce hier [mardi] soir", souligne Bruno Cautrès. Il s'est "très prudemment avancé" sur un référendum sur la fin de vie si le Parlement ne tranchait pas la question mais "sur toutes les autres dimensions, on a un chef de l'Etat qui a même rétropédalé : pas de référendum sur les retraites, ni sur l'immigration, ni sur la proportionnelle, ni sur les déficits publics. Au fond, il limitait lui-même l'importance, l'étendue, de sa propre proposition sur le fait de redonner la parole aux Français par le biais d'un référendum", estime le chercheur.
Cette émission devait permettre au chef de l'Etat de "reprendre pied dans la politique nationale, profitant d'une relative difficulté de François Bayrou à imprimer fortement dans l'opinion, mais il n'a pas véritablement réussi cette opération", conclut Bruno Cautrès.
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