: Vidéo Macron devant le Congrès : le Premier ministre est aujourd'hui "une sorte de directeur général d'un président manager"
Après l'intervention d'Emmanuel Macron devant le Congrès réuni à Versailles, le politologue Vincent Martigny revient sur le discours du président de la République et analyse le rôle que se donne ce dernier par rapport à son Premier ministre.
Au lendemain de l'intervention d'Emmanuel Macron devant le Congrès réuni à Versailles, le Premier ministre, Édouard Philippe, prononce son discours de politique générale mardi 4 juillet à 15h. Le politologue Vincent Martigny, maître de conférences à l'École polytechnique, chercheur associé au Cevipof, revient sur le discours du président de la République et analyse comment il voit son rôle par rapport à celui de son Premier ministre.
franceinfo : Que peut dire de plus Édouard Philippe aujourd'hui après le discours d'Emmanuel Macron au Congrès de Versailles lundi ?
Vincent Martigny : Il peut dire beaucoup, vu que le président s'est contenté d'un discours très institutionnel sans aborder l'économie ni la société. On a parlé réforme du droit du travail, conférence des territoires, loi de la moralisation de la vie publique. On y voit plus clair sur la philosophie de la réforme institutionnelle : on reste attaché à la Ve République, mais on la fait évoluer. Mais il ne s'est pas dégagé de grande vision sociétale ou économique. Emmanuel Macron avait dit que ce n'était pas à lui d'annoncer les mesures et les réforme, mais à Édouard Philippe. Donc c'est à l'aune de son discours qu'on pourra dire où est-ce qu'on en est du macronisme. Le Premier ministre a un boulevard devant lui pour préciser ce qu'a dit le président.
Comment vont se répartir les rôles ? L'opposition a parlé de dérive monarchique...
Ce discours du Congrès confirme une tendance depuis une quinzaine d'années : l'affaiblissement du Premier ministre vis-à-vis du Président. Ce discours du Congrès qui annonce le discours de politique générale est le produit de la réforme constitutionnelle lancée par Nicolas Sarkozy en 2008, qui allait vers plus de présidentialisation. Le Premier ministre a fait office de fusible dans les années 1960-70-80-90, puis de "collaborateur", selon le mot de Nicolas Sarkozy pour François Fillon. Aujourd'hui, il est une sorte de directeur général d'un président manager. Ce qu'Emmanuel Macron fait, c'est ce qu'avait tenté de faire Nicolas Sarkozy mais que ses défauts de caractère avaient empêché. Macron, c'est Sarkozy sans le caractère qui a coûté si cher à l'ex-président.
Emmanuel Macron réfléchit à une simplification de l'exécutif et des rôles. Selon lui, moins de parlementaires, c'est un Parlement qui travaille mieux...
On retient cela : un tiers de parlementaires en moins, une dose de proportionnelle et la limitation des mandats dans le temps. Ce n'est pas cosmétique, c'était une demande des Français de longue date. La bonne nouvelle, c'est la limitation des mandats dans le temps car c'est la fin de la professionnalisation de la vie politique. En même temps, la réforme la plus compliquée à mettre en œuvre, c'est la dose de proportionnelle. Il y a un risque de mesure anticonstitutionnelle : cette dose sera de combien ? Est-ce qu'on n'introduit pas une inégalité entre les territoires ? Il y a des mesures qui sont importantes, mais il faut voir comment elles vont être mises en œuvre, car le diable gît dans les détails, dans ce genre de situations.
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