: Vidéo "Mission flash" sur les urgences : "L'objectif, c'est que ce ne soit pas un énième rapport", assure le Dr François Braun
Le président de la République a confié à François Braun, président de Samu-Urgences de France, la réalisation d’une "mission flash" pour permettre "dès cet été" de consolider les services hospitaliers d'urgence, pour certains menacés de fermeture faute de moyens.
"L'objectif, c'est que ce ne soit pas un énième rapport", a assuré François Braun, président de Samu-Urgences de France, mercredi 1er juin sur franceinfo. Emmanuel Macron lui a confié mardi la réalisation d’une "mission flash" pour permettre "dès cet été" de consolider les services hospitaliers d'urgence, pour certains menacés de fermeture faute de moyens. Le chef des urgences du CHR de Metz-Thionville avait déjà travaillé au programme "santé" du chef de l'Etat pendant la campagne électorale de 2022. "La crise nous a un peu perturbés (…) mais il faut remettre le moteur en marche", a-t-il expliqué. "La maladie, on sait à peu près ce que c'est, les traitements, on en connaît la plupart, maintenant il faut rédiger l'ordonnance", a résumé François Braun.
franceinfo : Comment faire pour que ce ne soit pas un rapport de plus sur l'hôpital ?
François Braun : L'objectif du président et de la ministre de la Santé, c'est que ce ne soit pas un rapport de plus, un énième rapport. Nous en avons déjà sur les urgences, le dernier date de 2019, avant la pandémie, donc nous avons déjà des pistes. Mais, depuis, la crise sanitaire a acutisé les problèmes. Cette crise des urgences, n'est pas une problématique des urgences. Les urgences sont à l'interface entre la médecine de ville et la médecine d'hôpital. Elles concentrent les problèmes des deux. C'est la partie émergée de l'iceberg, d'un problème beaucoup plus vaste, et c'est pour cela que des médecins généralistes m'accompagnent dans cette mission.
Vous étiez le référent santé du candidat Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle, vous avez contribué à son programme sur la question. L'aviez-vous alerté sur les problèmes de l'hôpital ?
Nous étions inquiets, nous avions senti cette difficulté qui s'est acutisée ces dernières semaines de façon extrêmement importante. Déjà, il y a 5 ans, il était très préoccupé par ce problème. Le plan "Ma Santé 2022", le pacte de refondation des urgences, qu'on avait travaillé avec Agnès Buzyn allaient déjà dans le bon sens. La crise nous a un peu perturbés dans la mise en place. Il faut remettre le moteur en marche et, j'insiste, la maladie on sait à peu près ce que c'est, les traitements, on en connaît la plupart, maintenant il faut rédiger l'ordonnance.
120 services des urgences fonctionnent en mode dégradé, quelle est la première chose à faire ?
Il faut que tout le monde prenne conscience que le bon fonctionnement des urgences, c'est de notre responsabilité collective. Il va falloir informer nos concitoyens. Une entorse qui a trois semaines et qui fait encore un peu mal ne nécessite pas d'aller aux urgences. Dans beaucoup de territoires, nos collègues généralistes apportent des réponses qui sont mal connues. Il va falloir opérer cette régulation médicale, cette collaboration entre la ville et l'hôpital, pour permettre de continuer à prendre en charge les gens qui ont vraiment besoin des services d'urgence. Nous irons voir les 4% du territoire où les gardes du soir ne sont pas assurées par les médecins généralistes. Avoir un médecin en journée est encore trop difficile, notamment les jours fériés, pendant les ponts. Il y a encore un peu de coordination à mettre dans tout cela.
On les oblige ?
Il faut voir pourquoi ces gardes ne sont pas faites. Est-ce que c'est un problème de manque de médecins ? Est-ce que ce sont des médecins trop âgés pour faire des gardes ? Le diagnostic global on le connaît, notre rôle va être d'aller un peu plus dans le détail, pour que cette ordonnance qu'on va faire soit adaptée à chaque territoire.
La question de l'attractivité de ces métiers et de leur rémunération se pose. Le Ségur de la Santé et les 180 euros attribués aux soignants dans la foulée ne suffissent pas ?
Bien sûr que le Ségur ne suffit pas. On n'a jamais dit que le Ségur suffisait. C'était un peu le traitement symptomatique. Il faudra prendre en compte la pénibilité, ce que nous disent les professionnels de santé. Travailler la nuit, travailler le week-end, c'est très pénible, personne ne le veut. Pour une infirmière, c'est un euro de l'heure net en plus, le soir. C'est complètement aberrant. Bien sûr qu'il va falloir se pencher sur ce problème.
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