Retraites : "C'est une bonne chose que François Bayrou se rende compte qu'il y a d'autres solutions" que les 64 ans, salue le secrétaire confédéral de FO

Michel Beaugas veut que le Premier ministre revoit "complétement la base de financement des retraites et de la sécurité sociale". Pour lui, la solution n'est pas dans le recul de l'âge de départ à la retraite.

Article rédigé par franceinfo
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Michel Beaugas, secrétaire confédéral emploi et retraites du syndicat Force Ouvrière, le 21 novembre 2022. (VINCENT ISORE / MAXPPP)
Michel Beaugas, secrétaire confédéral emploi et retraites du syndicat Force Ouvrière, le 21 novembre 2022. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

"C'est une bonne chose" que le Premier ministre François Bayrou "se rende compte qu'il y a d'autres solutions" que l'âge de départ à 64 ans pour financer le régime de retraites par répartition, a estimé jeudi 19 décembre sur franceinfo le secrétaire confédéral du syndicat Force ouvrière (FO), Michel Beaugas.

Sur France 2, François Bayrou a affirmé croire qu'il pouvait y avoir une autre solution pour le financement du système des retraites que le report de l'âge de 62 à 64 ans, comme dans la réforme contestée qui avait été adoptée en 2023. "C'est une bonne chose que le Premier ministre se rende compte de ce que des millions de Français ont dit dans la rue il y a deux ans, c'est-à-dire que la solution n'est pas dans le recul de l'âge de départ à la retraite", a réagi le syndicaliste.

"Il faut revoir complètement la base de financement des retraites et de la sécurité sociale", a avancé Michel Beaugas, c'est-à-dire selon lui "revoir l'ensemble des exonérations de cotisations, car elles ne sont pas complètement compensées dans les caisses des retraites".

"Ceux qui sont exonérés ne sont pas les salariés, ce sont les entreprises", a-t-il poursuivi. "Donc oui, ça fait plus de dix ans dans ce pays que les entreprises n'ont pas participé à l'équilibre du régime de retraites". "On nous promet une concertation au long terme, à peu près neuf mois de discussion. La problématique, c'est que je ne sais pas si François Bayrou a neuf mois", a-t-il terminé, tout en affirmant qu'"il ne faut pas remettre sur le tapis la retraite à points".

Des syndicats divisés

Si la CFDT préfère attendre le discours de politique générale de François Bayrou pour se prononcer vraiment, la CFTC estime pour sa part que reprendre des discussions sur la pénibilité, les carrières longues, l'égalité hommes femmes ou l'âge de la décôte serait déjà un signe intéressant, elle se dit donc prête à participer, même sans suspension de la réforme adoptée l'an dernier.

Une position moins dure que celle de la CGT qui fait carrément de l'abrogation de la réforme un préalable à toute reprise de dialogue. Mais au delà de ces nuances, les syndicats restent unanimes pour dénoncer le passage progressif de l'âge minimum de départ à 64 ans au lieu de 62 précédemment.

C'est pourtant précisément le point emblématique de la réforme, même s'il existe des exceptions pour les carrières longues et des âges de départ possibles sous certaines conditions dès 58 ans.

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