Assistants parlementaires du FN : "Il n'y aura pas dans notre programme gouvernemental de loi d'amnistie", assure le député RN Sébastien Chenu

Marine Le Pen sera rejugée début 2026 dans l'affaire des assistants parlementaires du FN. Un calendrier accéléré destiné à ne pas perturber la campagne présidentielle du parti d'extrême droite.

Article rédigé par franceinfo
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Sébastien Chenu, député Rassemblement national du Nord et vice-président du parti, le 16 septembre 2025 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
Sébastien Chenu, député Rassemblement national du Nord et vice-président du parti, le 16 septembre 2025 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"Il n'y aura pas, dans notre programme gouvernemental, de loi d'amnistie", affirme mardi 16 septembre sur franceinfo Sébastien Chenu, député Rassemblement national du Nord et vice-président du parti. Sébastien Chenu avait pourtant reconnu la semaine dernière sur France Inter que le Rassemblement national envisageait de corriger la loi actuelle sur l’inéligibilité. "On a toujours dit que cette loi n'avait pas de sens. On a toujours dit qu'on la ferait évoluer. On corrigera", avait-il déclaré.

Le député du Nord ne semble plus être sur cette ligne : "On va demander aux gens de nous donner une majorité pour avoir un gouvernement. Il n'y aura pas dans notre programme gouvernemental de loi d'amnistie, c'est assez clair". Un volte-face qui intervient après les déclarations de Marine Le Pen jeudi sur TF1. Elle a assuré que le RN n'envisageait pas une loi d’amnistie pour elle-même en cas d'élections législatives anticipées et d’accession du RN à Matignon, contrairement à ce qu'affirme un article du Monde.

La loi actuelle est "assez inique"

Le journal assure que cette "loi d’amnistie" est en réflexion dans les bureaux du parti d’extrême droite dans le but d'annuler l’application provisoire de la peine d’inéligibilité de Marine Le Pen. Cela lui permettrait de se présenter à l'élection présidentielle de 2027 malgré sa condamnation en première instance par le tribunal correctionnel de Paris à 4 ans de prison (dont 2 ferme avec bracelet électronique), 100 000 euros d’amende, et 5 ans d’inéligibilité avec exécution immédiate, dans l'affaire des assistants parlementaires européens du Front national.

Sébastien Chenu estime néanmoins que "les députés peuvent avoir des initiatives", en référence à l'initiative avortée du groupe UDR, le groupe d'Éric Ciotti à l'Assemblée, de faire passer lors d'une niche parlementaire un texte interdisant l'exécution immédiate de peines d'inéligibilité. "Encore faut-il avoir une majorité et nous allons nous battre pour avoir une majorité. Le droit d'amendement, le droit de faire des propositions de loi, c'est un droit parlementaire", rappelle-t-il. Le député tire à boulets rouges sur la loi actuelle qu'il juge "assez inique". "Elle prive des élus en cours de mandat, et Marine Le Pen en fait partie, de leur mandat", ajoute Sébastien Chenu.

Le procès en appel de la cheffe de file du RN est prévu du 13 janvier au 12 février 2026. La décision sera rendue avant l’été 2026, avant la présidentielle 2027. "Nous allons faire face. Marine Le Pen est présumée innocente. Elle va se battre pour faire reconnaître cette innocence et pour aller rencontrer le peuple", assure le vice-président du parti. Si Marine Le Pen ne pouvait pas se présenter, "Jordan Bardella prendra le relais", conclut-il.

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