Parlement européen : Jordan Bardella et le RN fustigent une "attaque du système" après l'annonce d'une enquête

Avec ses partenaires de l'ex-groupe Identité et Démocratie (ID), le parti est suspecté d'avoir "indûment dépensé" plus de 4,3 millions d'euros entre 2019 et 2024, selon un rapport de la direction des affaires financières de l'institution bruxelloise.

Article rédigé par Pierrick Bonno
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le président du RN, Jordan Bardella, lors d'une conférence de presse au Parlement européen, le 8 juillet 2025. (JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP)
Le président du RN, Jordan Bardella, lors d'une conférence de presse au Parlement européen, le 8 juillet 2025. (JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP)

Le Rassemblement national empêtré dans ses affaires. Alors que Marine Le Pen annonçait mardi 8 juillet un recours devant la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) pour contester son inéligibilité avec exécution provisoire, le parquet européen a annoncé quasiment au même moment avoir ouvert une enquête sur le RN, ainsi que sur leurs alliés d'extrême droite à Bruxelles, soupçonnés de diverses irrégularités financières. 

Avec ses partenaires de l'ex-groupe Identité et Démocratie (ID), ce parti français est suspecté d'avoir "indûment dépensé" plus de 4,3 millions d'euros entre 2019 et 2024, selon un rapport de la direction des affaires financières de l'institution bruxelloise, révélé par plusieurs médias début juillet. Lors de sa dernière conférence de presse de la session parlementaire, à Strasbourg, Jordan Bardella ne pensait sans doute pas etre rattrapé par une nouvelle enquête. Quelques heures seulement après l'annonce du parquet, le député européen se pose en victime : "J'y vois le signe d'une nouvelle opération de harcèlement de la part de l'administration du Parlement européen", dénonce-t-il.  

"Tout est intentionnel pour empêcher le Rassemblement national de gagner"

A Paris, les troupes de Marine Le Pen reprennent en coeur le mot "acharnement". Le député Jean-Philippe Tanguy y voit même une diversion orchestrée par la présidente de la commission européenne, elle-même. "Comme par hasard, la semaine où Madame van der Leyen peut dégager avec une motion de censure sur ses magouilles et sa malhonnêteté fondamentale, on vient ressortir des rapports bidons", tacle-t-il. Et de préciser : "Tout est intentionnel pour empêcher le Rassemblement national de gagner. Marine Le Pen ne va pas, comme elle l'a très justement dit, se laisser assassiner".

Un conseiller de Marine Le Pen note, pour sa part, une "nouvelle attaque du système". Jordan Bardella file, de son côté, la métaphore martiale : "Nous avons acté, et j'ai aussi acté, que le combat judiciaire faisait malheureusement partie du combat politique qui nous concerne." Un combat pour lequel Marine Le Pen utilisera, dit-elle, "toutes les voies de recours possibles".

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