Perquisition au siège du RN : comment le parti de Jordan Bardella tente de mener la contre-offensive

Le Rassemblement national est visé par une enquête sur le financement de trois campagnes électorales de 2022 à 2024.

Article rédigé par franceinfo
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Jordan Bardella et Marine le Pen, le 5 février 2022, à Reims. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)
Jordan Bardella et Marine le Pen, le 5 février 2022, à Reims. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

Le siège du Rassemblement national a été perquisitionné, mercredi 9 juillet, dans le cadre de l'enquête sur le financement de trois campagnes électorales de 2022 à 2024. Des soupçons pèsent notamment sur des dons de particuliers supérieurs au montant légal.

Selon le RN, les enquêteurs sont repartis avec des milliers de documents dont des documents comptables et des échanges de mails. La contre-offensive ne s'est pas fait attendre avec Jordan Bardella dans le rôle du meneur.

"Acharnement"

Sur les réseaux sociaux, il y parle "d'une nouvelle opération de harcèlement", d'"acharnement" et va même jusqu'à prétendre que cette perquisition est un prétexte pour "fouiller son bureau".

Devant les caméras, mercredi, alors qu'il participait à la dernière session du Parlement européen, Jordan Bardella a remis en cause l'indépendance de la justice, embrassé les théories complotistes, avant de conclure : "Dans la France d'Emmanuel Macron, mieux vaut être trafiquant de drogue qu'opposant politique".

Rassurer les donateurs et remobiliser la base électorale

L'objectif est de rassurer les donateurs, d'abord, car le parti a besoin d'argent. Il est important de leur dire qu'ils peuvent toujours sortir leur chéquier, puisque le RN n'a rien à se reprocher, qu'il respecte toutes les règles. Et puis, il est nécessaire aussi de remobiliser la base électorale : les électeurs de toujours qui pour beaucoup croient, eux aussi, que tout est fait pour empêcher Marine Le Pen et le Rassemblement national d'arriver au pouvoir.

Depuis la condamnation de Marine Le Pen en mars dernier, les cadres du parti hésitent, oscillent entre deux discours pourtant contradictoires : le respect des institutions d'une part, l'attaque en règle du système judiciaire d'autre part.

Mais en pilonnant la justice et en sous-entendant que les enquêteurs seraient à la botte du pouvoir, Jordan Bardella rompt avec des années d'efforts de normalisation pour adopter des accents très populistes. Quitte à faire fuir tous ceux qui ont rejoint le RN, ces dernières années, séduits par son image policée.

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