Reportage Au meeting des "Patriotes pour l'Europe", dans le Loiret, des invités aux discours xénophobes et un RN offensif sur l'Union européenne

La "Fête de la victoire" organisée à Mormant-sur-Vernisson a notamment réuni plusieurs chefs de file de l'extrême droite européenne. Le rassemblement entend montrer que Marine Le Pen n'est pas isolée dans l'Union européenne.

Article rédigé par Pierrick Bonno
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Jordan Bardella, président du Rassemblement national, entouré notamment de Marine Le Pen (à gauche), député et présidente du groupe RN à l'Assemblée, et Viktor Orban (à droite), Premier ministre hongrois, le 9 juin 2025 à Mormant-sur-Vernisson (Loiret). (OLIVIER CORSAN / MAXPPP)
Jordan Bardella, président du Rassemblement national, entouré notamment de Marine Le Pen (à gauche), député et présidente du groupe RN à l'Assemblée, et Viktor Orban (à droite), Premier ministre hongrois, le 9 juin 2025 à Mormant-sur-Vernisson (Loiret). (OLIVIER CORSAN / MAXPPP)

Les leaders de l'extrême droite européenne se sont réunis à Mormant-sur-Vernisson, dans le Loiret, lundi 9 juin pour célébrer la victoire du Rassemblement national aux européennes il y a un an, jour pour jour. Une victoire éclipsée par la dissolution surprise qui avait suivi. Marine Le Pen et Jordan Bardella ont organisé un meeting avec leurs alliés dans un champ, à une dizaine de kilomètres de la ville de Montargis.

Trois heures de prise de parole et la radicalité des alliés du RN mise à nu, avec des discours xénophobes, islamophobes, parfois même complotistes, avec un mot-clé : la souveraineté. À la tribune, les alliés du RN n'ont pas la retenue prônée par le parti français depuis plusieurs années.

Il y a eu des discours musclés, notamment de Tom Van Grieken, le président du parti flamand Vlaams Belang : "Si j'ai bien compris, chez vous au Rassemblement national, c'est un peu comme chez nous au Vlaams Belang, on dit clairement aux étrangers : 'vous vous adaptez ou vous partez', c'est bien ça ?" Le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, à l'origine de plusieurs mesures liberticides, notamment contre la communauté LGBT, attaque frontalement les migrants, accusés "de violer nos femmes et nos enfants".

Dans le public, les applaudissements sont peu nourris. Un habitant du Loiret, militant du RN, ne cautionne pas. "Moi, je suis plutôt ouvert un peu à tout, lance-t-il. Je ne suis pas anti-homosexuel, je ne suis pas tout ça, au contraire, chacun doit vivre la vie qu'il veut."

"Nous, on a la chance en France d'avoir un parti qui n'est pas extrémiste. Après, c'est à Marine Le Pen et Jordan Bardella de faire la part des choses."

Un habitant du Loiret et militant du RN

à franceinfo

À la tribune, Marine Le Pen et Jordan Bardella sont plus mesurés dans leurs propos. Le patron du RN et député européen préfère attaquer l'Union européenne. "Ce que nous incarnons, les amis, et je vous le dis avec fierté, c'est la renaissance de l'Europe véritable, dans la fidélité au projet du général de Gaulle. L'Europe des libertés et des protections des démocraties, celle des bâtisseurs, des travailleurs, des entrepreneurs, des agriculteurs, celle des frontières à maîtriser, des langues et des valeurs."

La condamnation de Marine Le Pen très commentée

C'était aussi un meeting de soutien à Marine Le Pen. Beaucoup d'orateurs font référence à la condamnation de Marine Le Pen à une peine d'inéligibilité qui risque de l'empêcher de se présenter à la présidentielle. "Ils attaquent Marine car ils ont peur de vous, gens courageux, l'establishment panique", lance au public le chef du parti d'extrême droite flamand. Matteo Salvini, patron de la Lega, vice-président du Conseil italien, fait même scander des "Marine !" à la foule, avant de faire le lien avec son propre passé : "Nous l'avons vu aussi avec moi en Italie, avec un procès où je risquais six ans de prison."

Car c'est bien le sens de ce rassemblement lundi dans le Loiret : montrer que Marine Le Pen n'est pas isolée dans l'Union européenne, qu'elle est soutenue, quitte à présenter aux Français des partenaires européens beaucoup plus radicaux que le Rassemblement national.

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