"Rien n'est sous contrôle", affirme Philippe Ballard, député du Rassemblement national
/2023/07/05/64a55fd777de4_placeholder-36b69ec8.png)
Invité politique de "La Matinale", Philippe Ballard, député RN de l'Oise, est revenu sur les sujets brûlants discutés à l'Assemblée nationale, du budget à la réforme des retraites.
Député du Rassemblement national dans l'Oise et porte-parole du parti, Philippe Ballard était l'invité de "La Matinale".
Les retraites complémentaires sont gelées. Est-ce une bonne décision, selon vous, dans un contexte incertain, puisqu'on a appris hier soir que Standard & Poor's avait à nouveau dégradé la note de crédit de la France ?
Philippe Ballard : Cette dégradation, ce n'est pas une surprise. Il y a deux portes d'entrée pour l'analyser. D'abord l'instabilité politique. Mais l'instabilité politique est née dans l'entre-deux-tours des élections législatives, quand il y a eu ce qu'on a appelé le front républicain, le front de la honte. Les macronistes ont fait alliance avec les mélenchonistes et ils se sont désisté les uns pour les autres en retirant leurs candidats. Donc on se retrouve dans une instabilité politique totale. Et puis après, c'est le budget. Il faut voir ce qui nous a été présenté. Il n'y a aucun contrôle de la dépense publique. Il va y avoir encore 29 milliards d'euros de hausse de la dépense publique. Donc, rien n'est sous contrôle.
Dans ce contexte, c'est donc une erreur de suspendre la réforme des retraites parce que ça va coûter très cher à la France ?
On votera cet amendement si on va jusqu'au bout du processus. Tout ça, c'est un ensemble global, un budget, donc on peut prendre mesure par mesure pour revenir sur 62 ans et 40 années de cotisations pour avoir une retraite à taux plein. Mais après, cet amendement sera compris dans ce qu'on appelle le PLFSS et le budget de la Sécurité sociale, pour faire extrêmement simple. Et dans ce PLFSS, il y a des mesures de dingue qui sont inacceptables. Le gel du barème pour les retraités, là on vient de parler des retraites complémentaires, mais le gel du barème pour la retraite en général.
Ça, vous vous y opposerez également ?
Oui. La baisse des remboursements de certains médicaments, la hausse des franchises médicales. On tape toujours sur les mêmes, c'est-à-dire les classes moyennes, la France qui travaille, ou alors la France qui a travaillé, celle des retraités. Mais il n'y a aucune économie structurelle. Et c'est sans doute ce que demandent les agences de notation. Je vous renvoie à la lettre que Marine Le Pen avait envoyée le 25 juillet dernier à l'ancien Premier ministre François Bayrou. Il y a nos pistes d'économie, mais structurelles, pas des coups de rabot à droite à gauche. Sur l'immigration, notre contribution aux budgets de l'Union européenne, la lutte contre la fraude fiscale, sociale et puis le train de vie de l'État.
"La taxe Zucman, c'est non"
Il y a un projet de loi qui a été présenté sur la lutte contre la fraude sociale et fiscale...
Il serait temps de s'y mettre, oui, ça serait une bonne chose, mais il faut aller jusqu'au bout. Je me rappelle de Gabriel Attal quand il était ministre des Comptes publics. Ce n'est pas si vieux que ça, mais on a l'impression que ça fait des siècles. Il avait dit qu'on allait s'attaquer à la fraude fiscale et sociale. Bon, on attend toujours le résultat.
Ça va être un peu l'heure de vérité, ce budget, parce qu'on a du mal à situer le Rassemblement national. Êtes-vous à gauche ou à droite économiquement, sachant que vous avez laissé passer la taxe Zucman l'année dernière ? On a parfois du mal à vous lire.
On s'était abstenus, je me rappelle, j'étais dans l'hémicycle, les macronistes n'étaient pas là. On savait très bien qu'un texte, après l'Assemblée, part au Sénat. Et là, il n'avait aucune chance d'être adopté. On a l'art, des fois, à l'Assemblée nationale, de perdre du temps. On discute, on vote, mais on connaît très bien l'issue. C'est archi non, parce qu'on va taxer l'outil de production. On peut tondre un mouton une année, mais la deuxième année, le mouton s'en va. Donc on ne pourra pas le tondre deux fois. La taxe Zucman, c'est non. On a une autre position, c'est l'impôt sur la fortune financière.
"Tous les gouvernements qui se sont succédé, ce sont des gouvernements de menteurs"
Ça, ça peut rapporter suffisamment ? Vous voulez supprimer un certain nombre de choses, vous nous parlez de la politique d'immigration, mais il y a 30 milliards à trouver dans ce budget.
Ce qui est un bon chiffre.
Mais ce n'est pas avec l'immigration qu'on va trouver 30 milliards.
Il n'y a pas que l'immigration, je viens de vous citer l'AME. C'est un milliard d'euros, mais c'est un signal quand même envoyé à la population qui vient clandestinement chez nous. Notre contribution va être concrète. Au budget de l'Union européenne, on avait voté un amendement l'an dernier qui était passé à l'Assemblée. 5 milliards. Voilà, on réduit de 5 milliards. Les Pays-Bas ont une ristourne. L'Allemagne a une ristourne. Mais là, on va encore augmenter notre contribution. Et ce qui est d'ailleurs intéressant à signaler, c'est que notre contribution devait être augmentée de 7,5 milliards et on finit à 5,8 milliards. Et pendant des années, on nous a dit que ce n'était pas possible de raboter notre contribution au budget de l'Union européenne. Pourquoi on l'a fait cette année alors ? C'est donc possible. On nous ment depuis des années. Tous les gouvernements qui se sont succédé, ce sont des gouvernements de menteurs. Donc oui, on peut le faire avec un peu de volonté politique. Je vous prends cet exemple, c'est 5 milliards, mais je peux multiplier les exemples.
Cliquez sur la vidéo pour regarder l'entretien en intégralité.
À regarder
-
Vagues, rafales : la tempête Benjamin a battu des records
-
Tempête Benjamin : sauvetage en pleine mer
-
Nouvelle-Calédonie : 50 détenus attaquent l'État en justice
-
La langue des signes est-elle en train de mourir ?
-
Un malade de Parkinson retrouve l'usage de ses jambes
-
Ils crient tous ensemble (et c'est ok)
-
Obligée de payer une pension à sa mère maltraitante
-
Maison Blanche : Donald Trump s'offre une salle de bal
-
Musée du Louvre : de nouvelles images du cambriolage
-
Traverser ou scroller, il faut choisir
-
Manuel Valls ne veut pas vivre avec des regrets
-
Nicolas Sarkozy : protégé par des policiers en prison
-
Piétons zombies : les dangers du téléphone
-
Tempête "Benjamin" : des annulations de trains en cascade
-
Femme séquestrée : enfermée 5 ans dans un garage
-
Vaccin anti-Covid et cancer, le retour des antivax
-
A 14 ans, il a créé son propre pays
-
Ils piratent Pronote et finissent en prison
-
Aéroports régionaux : argent public pour jets privés
-
Bali : des inondations liées au surtourisme
-
Cambriolage au Louvre : une nacelle au cœur de l'enquête
-
Alpinisme : exploit français dans l'Himalaya
-
Un objet percute un Boeing 737 et blesse un pilote
-
Cambriolage au Louvre : où en est l'enquête ?
-
Jean-Yves Le Drian défend l'image de la France
-
Chine : 16 000 drones dans le ciel, un nouveau record du monde
-
Donald Trump lance de (très) grands travaux à la Maison Blanche
-
Glissement de terrain : des appartements envahis par la boue
-
Emmanuel Macron sème la confusion sur la réforme des retraites
-
Tornade meurtrière : scènes d'apocalypse dans le Val-d'Oise
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter