L'Etat veut renationaliser EDF à 100%, annonce la Première ministre, Elisabeth Borne
Au 7 avril, l'Etat détenait près de 84% de l'entreprise. L'Etat souhaite reprendre le contrôle intégral du groupe, afin d'assurer la "souveraineté" de la France en matière énergétique.
/2023/07/05/64a55fd777de4_placeholder-36b69ec8.png)
/2022/07/06/phpjUWWMJ.jpg)
L'Etat français s'est fixé pour objectif "de détenir 100% du capital d'EDF", et donc de renationaliser l'énergéticien, lourdement endetté et mis au défi de lancer un nouveau programme nucléaire. Cette mesure a été annoncée par la Première ministre, Elisabeth Borne, lors de son discours prononcé à l'Assemblée nationale, mercredi 6 juillet. "L'urgence climatique impose des décisions fortes, radicales. Nous devons avoir la pleine maîtrise de notre production d'électricité et de sa performance", a-t-elle justifié face aux députés.
"Cette évolution permettra à EDF de renforcer sa capacité à mener dans les meilleurs délais des projets ambitieux et indispensables pour notre avenir énergétique", a poursuivi la Première ministre. Durant la campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait évoqué une renationalisation d'EDF dans le cadre d'"une réforme plus large". Au 7 avril, l'État détenait près de 84% de l'entreprise.
Dix-sept ans après l'ouverture de son capital et son entrée en Bourse fin 2005, l'électricien reste largement public, détenu par l'Etat à près de 84%, par les salariés qui en possèdent 1% et par des actionnaires institutionnels et individuels pour les 15% restants. Mais le groupe est confronté à de lourdes charges financières, présentes et à venir. L'énergéticien français a subi des déboires, notamment dans la construction de son nouveau modèle de réacteur, l'EPR en cours d'installation à Flamanville (Manche), qui a plus de dix ans de retard et dont le coût a quasiment quadruplé.
Une situation financière dégradée
Un problème de corrosion affecte en outre une partie de son parc (12 réacteurs arrêtés sur 56), ce qui l'a cette année obligé à revoir plusieurs fois à la baisse son objectif de production. En mai, EDF, dont le programme de maintenance a aussi été décalé par le Covid, estimait ainsi que la baisse de sa production nucléaire prévue en 2022 devrait lui coûter 18,5 milliards d'euros d'excédent brut d'exploitation.
Sa situation financière s'est également dégradée avec la décision du gouvernement de le contraindre à vendre davantage d'électricité bon marché à ses concurrents, pour contenir la facture d'électricité des ménages et des petits professionnels.
Cette annonce se profilait depuis quelques temps déjà. Mais "il y a besoin d'une vraie réflexion pour donner du sens à la nationalisation", relevait en février le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, interrogé sur cette perspective. "Petit à petit l'entreprise EDF a été détricotée, donc c'est quoi le contour d'une entreprise publique d'énergie ? Et puis quels moyens on lui donne ?", appelait-il sur Boursorama. Elisabeth Borne, à ce stade, n'a pas pas donné de plus amples détails.
En attendant, après l'annonce de mercredi, l'action de l'entreprise bondissait à la Bourse de Paris. Le titre prenait 15,58% à 9,07 euros vers 17h25, dans un marché en hausse de 2,10%. Avant le discours, le cours était en net recul, de 5%.
À regarder
-
Nouveau Premier ministre, retraites : les temps forts de l'interview de Sébastien Lecornu
-
Lennart Monterlos, détenu en Iran depuis juin, a été libéré
-
La mère de Cédric Jubillar se dit rongée par la culpabilité
-
Le convoi du président de l'Équateur attaqué par des manifestants
-
Le discours de Robert Badinter pour l’abolition de la peine de mort en 1981
-
Pourquoi les frais bancaires sont de plus en plus chers ?
-
Oui, en trois ans, le coût de la vie a bien augmenté !
-
Pas de Pronote dans ce collège
-
Robert Badinter : une vie de combats
-
Disparition dans l'Orne : la petite fille retrouvée saine et sauve
-
"L’antisémitisme est devenu une mode", déplore Delphine Horvilleur
-
"Une pensée de l'espoir" nécessaire pour Delphine Horvilleur
-
Ils ont le droit à l’IA en classe
-
"Il y a un monde politique qui est devenu dingue. Il est temps que ça s’arrête. Ça va rendre fou tout le monde"
-
Pouvoir d'achat : les conséquences d'une France sans budget
-
Emmanuel Macron : le président lâché par les siens
-
Sébastien Lecornu : "Les ministres (...) n'auront pas le droit à des indemnités"
-
7-octobre : la douleur des Israéliens
-
Élection presidentielle anticipée ? La réponse de B. Retailleau
-
Tirs de kalachnikov : la balle frôle la tête d'une fillette
-
La dépénalisation de l'homosexualité, l'autre combat de Robert Badinter
-
Des mineures pr*stituées issues de l’ASE
-
Mistral AI : la pépite française qui défie les géants de l'IA
-
Il part à la chasse aux polluants
-
Dissolution, cohabitation... 5 scénarios pour sortir de la crise politique
-
Goncourt des lycéens : et toi, tu lis quoi ?
-
Bernard Pivot à Robert Badinter : "Si Dieu existe, qu'aimeriez-vous qu'il vous dise ?"
-
Exclusif : à bord du premier cargo à voile
-
Instabilité politique : du jamais vu sous la Vè République
-
Soldats ukrainiens : 12 points par Russe abattu
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter