Calendrier, Xavier Bertrand, ultimes réglages... Pourquoi François Bayrou met du temps à nommer son nouveau gouvernement
Alors qu'il avait assuré que la France aurait un gouvernement "dans le week-end", François Bayrou n'a toujours pas nommé ses ministres et le calendrier se resserre.
Dix jours après sa nomination à Matignon, François Bayrou n'a toujours pas de gouvernement. L'annonce de sa composition a une nouvelle fois été reportée, dimanche 22 décembre, après une série d'échanges avec Emmanuel Macron. Le Premier ministre avait promis de présenter sa composition "dans le week-end" ou "en tout cas avant Noël". Finalement, lundi matin, l'Élysée affirme que l'annonce du gouvernement n'interviendra pas avant 18h, en raison de la journée de deuil en solidarité avec les victimes du cyclone Chido à Mayotte.
"L'essentiel est réglé", mais...
Il reste encore d'ultimes réglages à réaliser, notamment pour attendre des contrôles du profil des entrants potentiels par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), selon un proche du Premier ministre contacté par franceinfo. Il s'agit aussi d'affiner la copie, d'après un proche du président de la République. Emmanuel Macron et François Bayrou ont échangé trois fois par téléphone dimanche et se sont vus dans la soirée. "L'essentiel est réglé", martèle un lieutenant de François Bayrou.
Xavier Bertrand et le Quai d'Orsay comme points de friction
Un nom suscite des interrogations : Xavier Bertrand. Le président Les Républicains de la région des Hauts-de-France, ancien ministre du Travail, de l'Emploi et de la Santé sous la présidence de Nicolas Sarkozy, est pressenti pour entrer au gouvernement. Le problème, selon une macroniste, c'est qu'il n'y a "pas de deal avec la gauche, donc la survie du gouvernement dépend du RN et Xavier Bertrand peut être un repoussoir pour Marine Le Pen". Cet été, le Rassemblement national s'était opposé à sa nomination à Matignon.
Autre point de friction : le Quai d'Orsay. Le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères démissionnaire, Jean-Noël Barrot, membre du MoDem, veut rester. Mais il fait face à un poids lourd du macronisme, Gérald Darmanin, alors que l'ancien ministre de l'Intérieur a publiquement fait acte de candidature.
Des garanties envoyées aux Républicains
Le chef de file des députés Les Républicains, Laurent Wauquiez, avait réclamé, samedi, un engagement écrit du Premier ministre sur des éléments de programme en matière économique. Le courrier de François Bayrou est arrivé, lundi, sur le bureau de Laurent Wauquiez, mais aussi de Mathieu Darnaud, président du groupe LR au Sénat. Il s'engage à "redresser les finances publiques" de la France, assure qu'il faut "faire des économies" et se lancer dans "la simplification administrative".
François Bayrou écrit aussi qu'il souhaite "encourager le travail en assurant plus de transparence dans l'accès aux aides sociales", de quoi recueillir l'assentiment de la droite a priori, même s'il ne rentre pas dans les détails. Les députés LR doivent se réunir en visio, lundi, pour valider leur participation au gouvernement et cette réunion n'est toujours pas calée, car Laurent Wauquiez attend d'abord que le Premier ministre l'appelle pour faire un point sur l'achitecture du gouvernement.
Un calendrier serré et flou
Le flou persiste autour du calendrier de François Bayrou pour annoncer la composition de son gouvernement. Après un nouveau report, dimanche soir, la France entre dans une journée de deuil national, lundi, dix jours après le passage du cyclone Chido qui a ravagé l'archipel et provoqué la mort d'au moins 35 personnes. Ce serait "déplacé" de faire l'annonce lundi, grimace un conseiller, ou alors attendre lundi soir, histoire de laisser passer ce temps d'hommage. C'est également ce qui se dessine du côté de la présidence. L'Élysée a confirmé, lundi matin, que l'annonce du gouvernement n'aurait pas lieu avant 18h.
François Bayrou peut aussi attendre mardi, même si on commence à s'approcher sérieusement de Noël. Beaucoup d'interlocuteurs de franceinfo sont dans le brouillard. "Tout ça est déplorable", lâche un conseiller ministériel, qui juge que "ça part très mal pour ce gouvernement". Un cadre du MoDem ironise : "La Belgique est restée deux ans sans gouvernement, donc on est dans les temps."
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