: Reportage "Rien ne peut émerger de solide de ce Parlement" : à l'université d'été du Medef, les chefs de partis se projettent déjà dans l'après-Bayrou
Réunis devant les chefs d'entreprise, six chefs de partis (Bardella, Retailleau, Attal, Tondelier, Roussel et Bompard) ont évoqué leur stratégie politique à l'approche du vote de confiance demandé par le Premier ministre.
/2023/07/07/64a7df4c5fe71_placeholder-36b69ec8.png)
/2025/08/29/medef-ok-68b1526a1a5a5928447122.jpg)
Du RN à LFI, un débat inédit entre Jordan Bardella, Bruno Retailleau, Gabriel Attal, Marine Tondelier, Fabien Roussel et Manuel Bompard. Les six chefs de parti étaient réunis sur le court central de Roland Garros, à Paris, à l'initiative du Medef, jeudi 28 août. Chacun a, bien sûr, tenté de séduire les chefs d'entreprise avec ses propositions. Mais ils ont aussi profité de l'occasion pour faire passer un certain nombre de messages de stratégie politique pour les échéances à venir, en premier lieu le vote de confiance demandé par François Bayrou.
Pour tous les groupes de gauche, c'est l'occasion ou jamais de changer totalement de profil de Premier ministre. L'écologiste Marine Tondelier reprend une métaphore du bateau du Premier ministre : "Ce que ne dit pas Monsieur Bayrou, c'est que ce bateau, le capitaine est Emmanuel Macron et que tout l'équipage également est macroniste. Et donc si la solution, quand ce bateau part à la dérive, c'est de laisser les mêmes aux commandes, ça ne fonctionne pas."
À l'autre bout du terrain, Jordan Bardella renvoie la même balle, mais il souhaite bien davantage que la chute de François Bayrou. "Rien ne peut émerger de solide, de stable dans ce Parlement. Moi, je plaide pour une solution la plus démocratique qui soit : c'est le retour aux urnes, soit par une nouvelle dissolution de l'Assemblée nationale, soit par une nouvelle élection présidentielle pour retracer un cap, offrir une vision au pays", assène le président du Rassemblement national, en sous-entendant que c'est le RN, vainqueur des urnes, qui deviendrait alors l'acteur de la stabilité. Tel est l'axe que le parti d'extrême droite va développer dans les prochaines semaines.
"La date la plus importante pour moi n'est pas le 8 septembre"
Face à eux, deux débatteurs se sont produits quasiment en double à Roland-Garros. Gabriel Attal et Bruno Retailleau appellent, eux, à ne pas se tromper d'échéance. Ce n'est pas un référendum pour ou contre François Bayrou, insiste le chef des Républicains. Sur ce point, il est rejoint par le patron de Renaissance : "La date la plus importante pour moi n'est pas le 8 septembre, c'est le 31 décembre. Est-ce que faire chuter le gouvernement le 8 septembre facilitera l'adoption d'un budget d'ici au 31 décembre, dont les entreprises, notre économie et notre pays a besoin ? Je suis convaincu que la réponse est non."
Et pour le changement de modèle économique, il faudra attendre l'élection de 2027, ajoute Gabriel Attal. "La France ne peut pas tourner en 2025 avec un modèle de 1945. C'est une réinvention de notre modèle dont la France a besoin. Et c'est à ça que je veux m'atteler avec Renaissance", insiste l'ancien Premier ministre. Bruno Retailleau, président de LR, abonde : "On ne peut plus vivre dans un système, et ce sera la rupture, qui est un système social étatiste. Et demain, je pense qu'il faudra des ruptures encore plus franches."
Les deux hommes sont les plus applaudis par le public composé de chefs d'entreprise. Bruno Retailleau se laisse même aller à des confidences sur sa participation au gouvernement. "J'aurais aimé être ministre de l'Intérieur d'un gouvernement avec une vraie majorité, pour faire passer des lois qui soient des ruptures, mais je suis bridé", assure-t-il. Incarner la rupture tout en restant dans l'équipe du bloc central, tel est le défi de Bruno Retailleau et de Gabriel Attal.
À regarder
-
Décès d'une femme : les ratés du Samu ?
-
Grues effondrées : tornade meurtrière dans le Val d'Oise
-
De nombreux sites paralysés à cause d'une panne d'Amazon
-
Hong Kong : un avion cargo quitte la piste
-
Quand Red Bull fait sa pub dans les amphis
-
Ces agriculteurs américains qui paient au prix fort la politique de Trump
-
ChatGPT, nouveau supermarché ?
-
Eléphants : des safaris de plus en plus risqués
-
Concours de vitesse : à 293 km/h sur le périphérique
-
Églises cambriolées : que deviennent les objets volés ?
-
Quel était le système de sécurité au Louvre ?
-
La Cour des comptes révèle les failles de sécurité du musée du Louvre
-
Cambriolage du Louvre : ces autres musées volés
-
Cambriolage au Louvre : l'émotion et la colère de Stéphane Bern
-
Famille royale : Andrew, le prince déchu
-
Promeneurs, joggeurs : la peur des chiens
-
Vol des bijoux au Louvre : sept minutes pour un casse spectaculaire
-
Au cœur de la traque des migrants
-
Mouvement "No Kings" aux États-Unis : sept millions d'Américains sont descendus dans les rues contre Donald Trump
-
Allocations familiales : vers un coup de rabot ?
-
Un braquage a eu lieu au Louvre dimanche matin à l'ouverture
-
Avions : quand des batteries prennent feu
-
Affaire Epstein : le prince Andrew renonce à son titre royal
-
Grandir à tout prix
-
Cédric Jubillar : 30 ans de prison pour meurtre
-
Mal de dos : comment le soigner
-
Faire des têtes au foot, c'est stylé, mais...
-
En Chine, le plus haut pont du monde est devenu une attraction touristique
-
Quand t’es collé en forêt
-
À Marseille, la Bonne Mère retrouve sa couronne
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter