"Un bras d'honneur", "une insulte" : la colère des centristes du MoDem, alliés historiques d'Emmanuel Macron, après le remaniement
Les centristes n'ont obtenu qu'un poste de ministre, celui de Marc Fesneau qui reste à l'Agriculture dans le nouveau gouvernement de Gabriel Attal. De quoi provoquer de vives crispations au sein du parti de François Bayrou.
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Le premier Conseil des ministres du gouvernement de Gabriel Attal, vendredi 12 janvier en fin de matinée, a été expédié en à peine une demi-heure dans le salon vert du Palais de l'Elysée. Le Premier ministre a enchaîné avec un déplacement dans un collège à Andrésy, dans les Yvelines. Mais avant cela, il a pris le temps de déjeuner avec les patrons de la majorité, notamment les présidents de groupes parlementaires de la majorité présidentielle. Car la colère gronde parmi les alliés historiques d'Emmanuel Macron, notamment les centristes du MoDem, à la suite de l'annonce de la composition du gouvernement Attal.
Un "bras d'honneur", une "insulte" : voilà les mots crus utilisés par les soutiens de François Bayrou quand ils regardent le trombinoscope.
Le MoDem n'obtient qu'un poste au sein du gouvernement, un maigre butin, avec Marc Fesneau ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, au sixième rang protocolaire. En coulisses, François Bayrou est décrit comme "furieux". S'il avait réussi à convaincre Emmanuel Macron de ne pas nommer Catherine Vautrin ou plus récemment Sébastien Lecornu à Matignon, cette fois il menace, selon certains dans son entourage, de constituer une liste centriste autonome en vue des élections européennes du 9 juin. "Mais c'est son seul levier", relativise un conseiller qui explique que ce gouvernement Attal a d'abord été constitué pour faire campagne sur les plateaux télé et en meetings. Et "pour ça", dit ce même conseiller, il n'y a "pas besoin du MoDem."
Les centristes dénoncent une "alliance avec Sarkozy"
Pour les centristes, le gouvernement qui penche trop à droite. Même pire, aux yeux de certains, ce remaniement est le fruit d'une "alliance avec Nicolas Sarkozy", l'adversaire de toujours de François Bayrou, qui s'est construit politiquement en opposition à l'ancien président de la République. L'ancien candidat centriste à la présidentielle l'avait même théorisé dans un livre en 2009, Abus de pouvoir.
Les centristes sont tombés de leur chaise en apprenant la nomination de Rachida Dati à la Culture. L'ancienne garde des Sceaux était en effet l'ennemie intime de Marielle de Sarnez, ancienne ministre elle aussi et proche parmi les proches de François Bayrou, décédée il y a tout juste trois ans. "Plus qu'une mauvaise manière", dit un ami de François Bayrou, qui s'agace : "Ce dont Sarkozy a rêvé, Macron l'a fait".
Le ralliement de Fançois Bayrou a été un tournant décisif dans la campagne d'Emmanuel Macron en 2017 mais "le temps de l'amour est terminé", confie un de ses proches. "Notre tort a été de penser que nous aurions une rente à vie", ajoute-t-il.
Des postes de ministres délégués et de secrétaires d'Etat comme lots de consolation ?
Pour calmer la colère de François Bayrou, un rééquilibrage est possible puisqu'une liste supplémentaire de ministres délégués et de secrétaires d'État est attendue sous une dizaine de jours. "Ça va se rabibocher grâce à ça, on va nous donner quelques hochets", estime un député centriste. Les portefeuilles du Logement et des Transports n'ont pas été annoncés jeudi 11 janvier, et des secrétariats d'État sont attendus pour la Jeunesse, les Jeux olympiques ou le Service national universel. Avant cela, Emmanuel Macron prendra la parole en début de semaine prochaine, avec forcément à la clé un message pour sa majorité. "Mais profondément, entre nous, le mal est fait", grimace un élu.
Des députés de l'aile gauche ne s'y retrouvent plus du tout non plus, entre la réforme des retraites et la loi immigration, puis maintenant ce nouveau gouvernement. En coulisses, ils tentent eux aussi de s'organiser.
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