Bruno Retailleau juge que l'Etat de droit n'est pas "sacré", les critiques fusent dans le camp macroniste
Dans "Le Journal du dimanche", le nouveau ministre de l'Intérieur a tenu des propos qui ont fâché le bloc centriste.
Une prise de position du nouveau ministre de l'Intérieur qui fait couler de l'encre. Bruno Retailleau a estimé, samedi 28 septembre, dans Le Journal du dimanche que "l'Etat de droit, ça n'est pas intangible, ni sacré". "C'est un ensemble de règles, une hiérarchie des normes, un contrôle juridictionnel, une séparation des pouvoirs, mais la source de l'Etat de droit, c'est la démocratie, c'est le peuple souverain", a complété l'élu des Républicains.
Des propos qui ont fait réagir une partie du camp présidentiel, désormais allié à LR au sein du gouvernement. La présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a rappelé lundi sur France 2 que l'Etat de droit "protège notre démocratie", se disant "inquiète" des propos de Bruno Retailleau. "L'heure n'est pas à tenir des propos clivants", a également insisté Elisabeth Borne sur BFMTV.
Pour tenter de désamorcer la polémique, une source gouvernementale a assuré à franceinfo qu'il était "hors de question de remettre en cause ne serait-ce qu'un centimètre de l'Etat de droit qui est un pilier majeur de notre République". "Ce que le ministre a voulu dire, c'est qu'on peut en revanche interroger le droit, le faire évoluer, sur le régalien comme le reste, c'est le rôle du Parlement", a justifié cette source.
Vers un recadrage de Michel Barnier ?
Le député du camp présidentiel Mathieu Lefèvre s'est quant à lui aussi exprimé à ce sujet sur TF1 : "Quand [Bruno] Retailleau parle d'aller hors de l'Etat de droit, quand il a eu cette déclaration avant son entrée au gouvernement sur les Français de papier, ça n'est pas la droite et le gouvernement qui me paraissent répondre de la façon la plus claire aux aspirations des derniers mois", a-t-il développé.
Sur X, le député MoDem Erwan Balanant a fustigé la déclaration du ministre de l'Intérieur, rappelant que "la démocratie est constitutive de l'Etat de droit et non l'inverse". Il a appelé Michel Barnier à le "recadrer", dans une référence à peine voilée à la réaction du Premier ministre quand son ministre de l'Economie, Antoine Armand (Renaissance), avait déclaré qu'il ne plaçait pas le RN dans "l'arc républicain".
Sur le même réseau social, le député non-inscrit Sacha Houlié, figure de l'aile gauche de la macronie, a également déploré ces propos. "Dire que l'Etat de droit n'est pas intangible, c'est relativiser la séparation des pouvoirs", a-t-il écrit. Et de menacer, en vue de la déclaration de politique générale de Michel Barnier mardi : "Sans autre forme de réaction de l'exécutif, cette politique justifie à elle seule la censure du gouvernement."
Dès son arrivée place Beauvau, Bruno Retailleau avait prévenu qu'il passerait par décrets pour faire passer certaines mesures, notamment de lutte contre l'immigration. Sur LCI, dimanche, il s'est dit favorable à l'application de la double peine, soit l'expulsion systématique des étrangers condamnés à l'issue de leur peine.
À regarder
-
"Je ne l'ai pas tuée" : Cédric Jubillar réaffirme son innocence
-
Oeufs, à consommer sans modération ?
-
Ours : ils attaquent même dans les villes
-
Ce radar surveille le ciel français
-
On a enfin réussi à observer un électron !
-
"Manifestation des diplômés chômeurs, un concept marocain !"
-
Crise politique : "La dernière solution, c'est la démission du président de la République"
-
Le loup fait taire la Fête de la science
-
Les tentatives de suic*de en hausse chez les adolescentes
-
Défi chips : alerte dans un collège
-
Quand tu récupères ton tel à la fin des cours
-
Ukraine : le traumatisme dans la peau
-
Teddy Riner s'engage pour sensibiliser sur la santé mentale
-
Suspension de la réforme des retraites : les gagnants et les perdants
-
Ukraine : le traumatisme dans la peau
-
L'espoir renaît à Gaza après l'accord de cessez-le-feu
-
Une école pour se soigner et réussir
-
Taux immobiliers : est-ce le moment d'acheter ?
-
La panthéonisation de Robert Badinter
-
Cancer : des patientes de plus en plus jeunes
-
"Le Bétharram breton" : 3 établissements catholiques dénoncés par d'anciens élèves
-
Cessez-le-feu à Gaza : un premier pas vers la paix
-
Quand t'as cours au milieu des arbres
-
Il gravit la tour Eiffel en VTT et en 12 min
-
Pourquoi on parle de Robert Badinter aujourd'hui ?
-
Robert Badinter : une vie de combats
-
La tombe de Robert Badinter profanée à Bagneux
-
Accord Hamas-Israël, la joie et l’espoir
-
"Qu’on rende universelle l'abolition de la peine de mort !"
-
Guerre à Gaza : Donald Trump annonce qu'Israël et le Hamas ont accepté la première phase de son plan
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter