"Quelqu'un qui a toujours mis tout le monde autour de la table" : à peine arrivé à Matignon, la "méthode Barnier" déjà mise à l'épreuve
Ce n'est pas tout d'avoir été choisi par Emmanuel Macron, le nouveau Premier ministre doit désormais relever son premier défi : réussir à composer un gouvernement capable de survivre à une Assemblée morcelée.
Tout juste nommé à Matignon, il a promis "des changements et des ruptures". Le nouveau Premier ministre Michel Barnier, nommé par Emmanuel Macron le jeudi 6 septembre, doit désormais s'atteler à composer un gouvernement susceptible de démontrer sa capacité à rassembler et à s'émanciper de l'Elysée.
Le premier défi de l'élu savoyard, membre des Républicains, qui a pris ses appartements après une passation de pouvoir avec Gabriel Attal : monter une équipe qui pourra échapper au risque de censure qui plane à l'Assemblée. Pour cela, Michel Barnier s'est mis au travail dès qu'il a appris la nouvelle de sa nomination, soit jeudi matin seulement, au lendemain d'une soirée d'échange avec Emmanuel Macron.
Coups de téléphone et entretiens en série
Immédiatement, Michel Barnier a entamé une série de coups de fil, d'abord à sa famille politique Les Républicains, notamment Laurent Wauquiez et Gérard Larcher qu'il doit retrouver dès ce vendredi matin. Ce sera le deuxième rendez-vous officiel à l'agenda du nouveau Premier ministre. "À ce stade, ils vont le voir pour parler de ses orientations politiques", précise-t-on chez Les Républicains. En clair, pour vérifier que c'est bien à droite que leur compagnon de route Michel Barnier compte gouverner.
Mais le nouveau chef du gouvernement soigne aussi les cadres de l'ancienne majorité présidentielle. Michel Barnier a appelé la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, François Bayrou du Modem, et Edouard Philippe pour Horizons. Ce dernier s'est fendu d'un message enthousiaste sur les réseaux sociaux : "Nous serons nombreux à aider" le Premier ministre, promet-il. Les échanges vont aussi se poursuivre avec Gabriel Attal qu'il reçoit dès 9h ce vendredi, le Premier ministre sortant qui entrera dans son ancien bureau avec, cette fois, sa casquette de chef des députés macronistes.
"Humilité", "détermination", "respect"
Mais le nouveau Premier ministre ne compte pas en rester là. Il veut contacter l'ensemble des forces politiques avec une méthode esquissée dans son discours de passation jeudi soir. "Humilité", "détermination", et "du respect à l'égard de toutes les forces politiques qui sont représentées" au Parlement. "Je dis bien toutes", a-t-il insisté. Les échanges avec la gauche devraient toutefois tourner court : les quatre partis formant le Nouveau Front populaire préviennent déjà qu'ils demanderont la censure du futur gouvernement Barnier. La conversation s'annonce plus poussée avec le Rassemblement national dont les 126 députés ont le pouvoir de faire aboutir une motion de censure. En prononçant le mot "Respect", le nouveau Premier ministre a déjà rempli le premier critère fixé par Marine Le Pen. Un proche de Barnier l'assure : "C'est quelqu'un qui a toujours mis tout le monde autour de la table".
Pas question pour autant de faire entrer le RN au gouvernement assure un conseiller du Savoyard. Il insiste : Michel Barnier "aura la liberté" de composer son gouvernement sans être téléguidé par l'Elysée.
La nouvelle équipe de Matignon semble ne pas apprécier l'expression "coexistence exigeante" utilisée par l'Elysée en lieu et place du mot "cohabitation". Elle souligne que Michel Barnier a toujours été un "opposant clair" à Emmanuel Macron et que la première discussion entre les deux hommes a été "franche".
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