Aide médicale d'Etat : Sébastien Lecornu va recevoir les deux auteurs d'un rapport sur le dispositif pour "dépassionner" le débat

Le nouveau Premier ministre veut "s'informer" sur ce sujet très sensible auprès de Patrick Stefanini et Claude Evin, qui ont publié fin 2023 un rapport préconisant des "adaptations" de ce mécanisme.

Article rédigé par Thibaud Le Meneec
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le Premier ministre, Sébastien Lecornu, lors d'un déplacement à la maison départementale de santé de Mâcon (Saône-et-Loire), le 20 septembre 2025. (JEFF PACHOUD / AFP)
Le Premier ministre, Sébastien Lecornu, lors d'un déplacement à la maison départementale de santé de Mâcon (Saône-et-Loire), le 20 septembre 2025. (JEFF PACHOUD / AFP)

Le dossier de l'aide médicale d'Etat (AME), un dispositif destiné aux personnes étrangères en situation irrégulière, est sur la table du nouveau Premier ministre. A Matignon depuis deux semaines, Sébastien Lecornu va recevoir dans l'après-midi du mardi 23 septembre les deux auteurs d'un rapport très médiatisé sur ce mécanisme, Claude Evin et Patrick Stefanini, a appris franceinfo auprès de l'entourage du Premier ministre lundi, confirmant une information de RMC

"Il ne rouvre pas le dossier", assure l'entourage de Sébastien Lecornu, parce qu'"on lui en parle" depuis les jours qui ont suivi son arrivée à Matignon, le 9 septembre. Cette rencontre a donc pour but de "dépassionner" le débat, explique-t-on de même source. "Il veut comprendre le sujet sous un angle technique. Cette rencontre ne présage rien des décisions qu'il prendra. Il s'informe auprès des sachants", poursuit l'entourage du Premier ministre.

Le gouvernement Bayrou avait préparé des décrets restrictifs

Dans leur rapport, remis au gouvernement Borne en décembre 2023, l'ancien ministre PS Claude Evin et l'ex-préfet LR Patrick Stefanini estiment que l'AME est un dispositif "globalement maîtrisé" et qu'il n'y a "pas de consommations de soins faisant apparaître des atypismes, abus ou fraudes structurelles". En revanche, ils estiment que ce mécanisme "mérite" des "adaptations" et proposent spécifiquement de "retirer le droit à l'AME" aux "personnes frappées de mesures d'éloignement pour motif d'ordre public".

Début septembre, plusieurs médias dont l'AFP et franceinfo ont consulté des projets de décrets du gouvernement de François Bayrou sur le sujet de l'AME. Le gouvernement du Béarnais, qui est tombé le 8 septembre, envisageait notamment de revoir les conditions d'accès et les ressources pour bénéficier d'une aide et de réduire la liste des soins de santé pris en charge.

L'AME permet aux étrangers en situation irrégulière et à revenus très faibles d'avoir une couverture à 100% pour leurs soins médicaux. Si elle est dans le collimateur de l'extrême droite et de la droite, le monde de la santé la défend fermement au nom de la santé publique. En 2024, elle a représenté une dépense de 1,2 milliard d'euros par l'Etat, ce qui représente environ 0,5% des dépenses de santé prévues par le budget de la Sécu (PLFSS).

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.