Démission de Sébastien Lecornu : l'inquiétude monte dans les entreprises

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Article rédigé par France 2 - R. Asencio, M. Damoy, M. Perrier, J. Jonas, S. Pichavant, H. Pozzo, L. Latour. Édité par l'agence 6Medias
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Après des mois d'instabilité, l'incertitude politique inquiète les chefs d'entreprise. Quelles seront les conséquences concrètes sur l'économie, les investissements ou les intérêts de la dette ? 

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


C'est la discussion au menu du déjeuner entre des salariés et leur patron, lundi 6 octobre : la démission de Sébastien Lecornu. Un nouveau coup dur pour Franck Baruch. Sa PME, qui dépend de marchés publics, subit l'instabilité politique de plein fouet. Pour la première fois en 15 ans, il a bloqué les investissements et décalé certains recrutements. "Pour le service informatique, il était prévu deux embauches. On a juste ouvert une embauche en apprentissage, et la deuxième, on se la prévoit pour le mois de janvier 2026, si la situation instable en politique n'affecte pas trop notre carnet de commandes", confie-t-il. 

Faute de visibilité en début d'année 2025, il a mis pendant trois mois une dizaine de salariés au chômage partiel. Parmi eux, Richard Felix-Théodose. Avec ce nouveau choc politique, il sera encore plus prudent : "On fait attention à toutes les dépenses pour garder un petit matelas, on ne sait jamais."

Une fébrilité visible sur les marchés financiers

Une fébrilité visible aussi sur les marchés financiers: dans la matinée, dès les premières rumeurs d'une démission, le CAC 40, principal indice français, dévisse. À la clôture, les grandes banques plongent encore plus : jusqu'à moins 4,23% pour la Société Générale. Des établissements particulièrement exposés à la dette française. Les taux d'emprunt à dix ans explosent, atteignant le même niveau qu'en 2011, en pleine crise de la zone euro. "Avec le stress politique du jour, on voit que ce taux est passé de 3,50 à 3,60 sur une seule journée. Le vrai risque qui se profile, c'est que la France paie plus cher ses prochaines émissions de dette, que cela n'était le cas encore il y a quelques jours", commente Alexandre Baradez, responsable des analyses de marché pour IG Markets.

La croissance française touchée

Après des mois d'instabilité politique, la croissance française en paie déjà le prix. "En 2025, il n'y a pas eu beaucoup de croissance économique, et cela va amputer de 0,4, ce qui est significatif, ce qui peut représenter aux alentours de 13 milliards d'euros en moins cette année", analyse Eric Heyer, le directeur du département analyses pour l'OFCE.

Dans ce contexte, le principal syndicat patronal renonce à son rassemblement prévu la semaine prochaine pour, dit-il, contribuer à l'apaisement du pays.

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