Motions de censure contre Sébastien Lecornu : quels espoirs pour le Premier ministre ?

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Article rédigé par franceinfo - J. Cholin, C. Adriaens-Allemand, T. Curtet, B. Laigle, C. Cormery, A.-D. Sayada, N. Jauson - edité par l'agence 6Medias
France Télévisions

Avec la suspension de la réforme des retraites, Sébastien Lecornu a-t-il sauvé son gouvernement ? Réponse jeudi 16 octobre à l'Assemblée nationale lors de l'examen des deux motions de censure déposées par le RN et LFI.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.

Et si les discussions sur le budget à peine entamées s'arrêtaient net dès jeudi 16 octobre, lors du vote des motions de censure ? Alors qu'on pensait le feuilleton terminé mardi, après le satisfecit du PS, désormais, l'idée semble inquiéter les ministres. Alors, les équipes de France Télévisions ont fait les comptes.

Quelque 289 voix sont nécessaires pour censurer le gouvernement. Si chaque député respecte la consigne de vote de son groupe, nous serions à 265 voix. Il manquerait donc 24 députés. Pas de quoi inquiéter Sébastien Lecornu.

Mais en y regardant de plus près, parmi les 69 socialistes, par exemple, sept s'apprêteraient, selon nos informations, à censurer le gouvernement malgré la consigne du PS. "Le budget qui est présenté, c'est un budget d'austérité et c'est très difficile de le corriger", justifie Paul Christophle, député PS de la Drôme.

Parmi les 50 députés LR, certains hésitent, eux aussi, à voter la motion de censure. Au total, en tenant compte des autres groupes, il y aurait, mercredi soir, 273 voix pour la censure. Il manquerait donc 16 voix seulement pour que le gouvernement chute.

Un détail qui pourrait tout changer

D'autant qu'un élément pourrait énerver les socialistes, un petit détail très technique qui n'en est pas un. Alors que mardi 14 octobre, Jean-Pierre Farandou évoquait une loi pour suspendre la réforme des retraites, en séance, le Premier ministre a mentionné mercredi un simple amendement au budget de la Sécurité sociale. "Un débat loyal ne peut pas s'appuyer sur du mensonge ou sur des imprécisions. Pas un débat très grand public, mais je pense qu'il faut être précis. Je pense qu'il faut que le gouvernement dépose un amendement au projet de loi de finances pour la Sécurité sociale dès le mois de novembre", indique Sébastien Lecornu.

Ça n'a l'air de rien, mais ça change tout. Car pour voter la suspension de la réforme des retraites, les socialistes devraient adopter tout un ensemble de mesures. "Ils vont devoir accepter à la fois de voter un budget dans lequel vous avez la suspension de la réforme des retraites, mais également l'augmentation des franchises médicales et tout un tas de mesures qui, aujourd'hui, sont combattues par le PS", analyse Benjamin Morel, maître de conférences en droit public à l’université Paris-Panthéon-Assas.

Ce que ne comprennent pas les autres élus de gauche. "Comment est-ce que vous voulez que des députés de gauche votent pour un budget qui ressemble à une vraie boucherie pour notre système de santé ? C'est une information qui peut peser sur le vote ou non de la censure de la part des députés", lance Clémentine Autain, députée écologiste et sociale de Seine-Saint-Denis.

Les motions de censure de la France insoumise puis du RN sont soumises au vote ce jeudi 16 octobre à l'Assemblée.

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