"On va retirer du PLFSS tout ce qui nous dérange" : les socialistes promettent de ne rien céder au Premier ministre

La suspension de la réforme des retraites voulue par les socialistes passera par un amendement au budget de la Sécu. Un texte qui comporte pourtant, sur le papier, de nombreuses lignes rouges pour le PS.

Article rédigé par Elie Abergel
Radio France
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Temps de lecture : 2min
Le Premier secrétaire du parti socialiste, Olivier Faure, à l'Assemblée nationale, le 15 janvier 2025. (THIBAUD MORITZ / AFP)
Le Premier secrétaire du parti socialiste, Olivier Faure, à l'Assemblée nationale, le 15 janvier 2025. (THIBAUD MORITZ / AFP)

Les socialistes seront-ils pris au piège du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) ? Le chef du gouvernement, Sébastien Lecornu, a réussi à s'éviter d'être renversé, jeudi 16 octobre, en offrant au Parti socialiste la suspension de la réforme des retraites. En échange, les socialistes n'ont pas voté la censure, mais, désormais, le PS jure qu'il sera vigilant et n'entend rien céder au Premier ministre.

Pour suspendre la réforme des retraites, le gouvernement fait en effet le choix d'un amendement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Conséquence, pour obtenir cette suspension, les socialistes devront voter en faveur de la totalité du texte, qui prévoit pourtant à ce jour un gel des prestations sociales.

Le PS promet de scruter le texte final

Le député socialiste Philippe Brun appelle pourtant à ne pas céder à la panique. "On va retirer du PLFSS tout ce qui nous dérange. Il n'y a plus de 49.3, donc on va pouvoir tout réécrire à notre guise", assure-t-il. Selon le socialiste, il y a des majorités à l'Assemblée contre certaines mesures du budget de la Sécu.

"Il y a une majorité contre le gel des retraites, le RN est contre, LR est contre et nous aussi, donc ça ne passera jamais."

Philippe Brun

à franceinfo

Le député Arthur Delaporte promet également que le PS scrutera à la loupe la copie finale des textes budgétaires. "Tout ce qui va aller sur la baisse des dépenses de santé sur l'hôpital, par exemple, on ne pourra pas l'accepter. Soit les Français gagnent, soit le gouvernement part. C'est aussi simple que ça. Aujourd'hui, si nous décidons de censurer le gouvernement, il tombe, donc il faut que les macronistes mettent de l'eau dans leur vin", prévient-il. 

Les socialistes comptent bien garder une épée de Damoclès au-dessus de la tête de Sébastien Lecornu pour peser dans les débats.

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