Retour de Sébastien Lecornu à Matignon : "Tout ça pour ça"

Publié le 11/10/2025 21:21

Temps de lecture : 2min - vidéo : 2min

France 2 - T. Paga, M. Beaudouin, L. Rochette - Édité par l'agence 6Medias

France Télévisions

À Rennes, le retour de Sébastien Lecornu à Matignon, vendredi 10 octobre, ne suscite ni enthousiasme ni espoir. Entre résignation et méfiance, les Français expriment leur lassitude face à une crise politique qui s’éternise.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.

Après trois semaines de tractations et une démission, le retour de Sébastien Lecornu est accueilli froidement sur un marché de Rennes (Ille-et-Vilaine), à l'image d'un titre du journal Libération : "Tout ça pour ça". "C'est exactement ça, c'est le résumé. Tout ça pour ça. Je suis déçu depuis tellement longtemps qu'il n'y a plus de déception", réagit un passant. "Moi, je trouve ça déprimant et j'ai l'impression qu'on va un peu droit dans le mur", alerte une habitante.

Alors, comment sortir de la crise politique ? Le Premier ministre promet un gouvernement déconnecté des ambitions présidentielles en 2027. Une solution à laquelle Mickaël David, chauffeur-livreur, adhère, sans y croire : "Il faudra que les égaux passent en arrière et que l'intérêt du pays et la feuille de route priment. Le truc, c'est qu'on n'a pas la culture de la coalition comme en Allemagne. Mais c'est vers ça qu'il faudra aller : un gouvernement technique." Pour Pierre Theiller, réalisateur, il faut donner sa chance à un gouvernement moins politique. L'élection présidentielle sera le verdict. "On joue la montre et ça va être ça jusqu'en 2026, puis jusqu'aux prochaines élections et après on verra ce qui se passera à ce moment-là", estime-t-il.

Retour aux urnes... ou pas

Mais pour certains, il faut un retour aux urnes le plus tôt possible. "Il faut redemander au peuple de revoter. Dissolution", affirme un passant. D'autres ne croient pas en l'utilité de nouvelles élections. "Peut-être qu'il va y avoir certains groupes qui vont perdre un petit peu de députés, d'autres qui vont un peu en gagner. Mais je ne pense pas que ça va beaucoup changer la situation de l'hémicycle", avance Corentin Bertrand, étudiant.

Enfin, certains craignent le verdict des urnes. "Une dissolution en vrai, ça me fait un peu peur parce que j'ai l'impression que le RN prend de plus en plus de place et que je n'ai pas envie de jouer à ça", assume Anne Boubila, responsable d'action culturelle. Rennes a voté à gauche lors des dernières législatives. Alors Josseline Chilard, retraitée, regrette qu'un parti du nouveau Front populaire n'ait pas eu sa chance : "Normalement, il y avait la gauche qui devait venir avec eux. Ça fait longtemps qu'on la réclame et qu'on devrait l'avoir. Ils en veulent pas."

Les dernières tractations laissent chez ceux que nous avons rencontrés aujourd'hui un sentiment de ras-le-bol face à une classe politique de plus en plus déconsidérée.