Sébastien Lecornu reconduit Premier ministre : la gauche et l'extrême droite promettent la censure, les macronistes appellent à se mettre "au travail"
Quatre jours après sa démission, Sébastien Lecornu est de retour à Matignon, Emmanuel Macron lui a donné "carte blanche". La France insoumise et le Rassemblement national préviennent qu'ils censureront le futur gouvernement.
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Son nom est tombé vendredi 10 octobre à 22h : Sébastien Lecornu a été une nouvelle fois nommé Premier ministre, 48h après la promesse de l'Élysée de nommer un nouveau chef de gouvernement après la démission du même Sébastien Lecornu lundi 6 octobre. Très vite, les élus de l'opposition ont dénoncé ce nouveau choix d'Emmanuel Macron.
"Une mauvaise plaisanterie" pour le RN qui compte censurer le nouveau gouvernement
Jordan Bardella, a dénoncé sur les réseaux sociaux une "mauvaise plaisanterie, une honte démocratique et une humiliation pour les Français". Le président du Rassemblement national (RN) le promet : son parti censurera "cet attelage sans aucun avenir".
Sur franceinfo, la députée (RN) du Var, Laura Lavalette, a déclaré être "affligée". "Le spectacle que nous venons de donner est absolument terrible pour les français", a-t-elle déploré. "Il faut siffler la fin de la recréation, en revenir au peuple, l'état du pays impose une dissolution", a lancé l'une des porte-parole du parti d'extrême droite. Selon elle, la France "est la risée du monde entier".
"La censure s'impose", confirme Marine Le Pen. Selon la présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale, "la manœuvre est aujourd’hui transparente" : l’abandon du 49.3 annoncé la semaine dernière par Sébastien Lecornu "n’avait pour seul objet que de permettre de passer le budget par ordonnances".
"C'est une mascarade, les gens en ont assez", dénonce sur franceinfo Philippe Ballard, député RN de l'Oise. "C'est une représentation du cirque Pinder, du cirque Zavatta. C'est le supplice chinois, leur histoire", ironise Philippe Ballard. "C'est censure !", affirme-t-il, laissant peu de chance à ce futur nouveau gouvernement. Le député RN dénonce une situation "pathétique" où les membres de la macronie "se raccrochent aux branches".
La gauche s'insurge face à un "choix inacceptable"
Nommer une nouvelle fois Sébastien Lecornu, quatre jours après sa démission, c'est "un nouveau bras d'honneur aux Français d'un irresponsable ivre de son pouvoir", a écrit le coordinateur de LFI Manuel Bompard sur les réseaux sociaux. Il promet lui aussi que les députés de La France insoumise "censureront immédiatement ce gouvernement." La présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale, Mathilde Panot, confirme : "Nous proposons dès ce (vendredi) soir aux parlementaires de la gauche de l’hémicycle de signer une motion de censure immédiate et une nouvelle motion de destitution du président de la République".
"À chaque tour du manège, le pompon reste au même endroit", a pour sa part déploré Jean-Luc Mélenchon sur X. "Ceux qui ont été le décor de cette comédie en sont pour le ridicule. Macron ne peut faire autre chose que du Macron", écrit le leader de La France insoumise.
Chez les communistes, Fabien Roussel note qu'Emmanuel Macron est "complètement coupé du peuple" après sa décision de nommer de nouveau Sébastien Lecornu à Matignon. "Un choix inacceptable", a jugé le secrétaire national du Parti communiste français (PCF) sur les réseaux sociaux. "Avec ses amis, ce sont les mercenaires de la finance jusqu’au bout. Passons-les par les urnes !", a-t-il appelé.
Marine Tondelier, qui avait avancé que "tout ça" allait "très mal se terminer" après sa réunion avec Emmanuel Macron vendredi 10 octobre, déclare être "abasourdie", quelques heures plus tard, après la reconduction à Matignon de Sébastien Lecornu. "Le président de la République a décidé de ne pas rendre le pouvoir, de s'y accrocher alors qu'il a perdu les élections et de continuer dans une voie dont tout le monde sait qu'elle conduit à un échec parce que, juste, il l'a décidé", a déclaré la secrétaire nationale des Écologistes sur LCI. Sur franceinfo, elle a assuré ne voir "aucun argument pour ne pas le censurer".
Philippe Brun, député socialiste de l'Eure, estime que Sébastien Lecornu aurait dû "refuser cette nomination" vu qu'il a démissionné de ce même poste quatre jours plus tôt. "Je ne crois pas qu'il puisse être celui qui réussisse la quadrature du cercle. Il a démissionné lundi parce que Les Républicains ne le soutenaient plus. Les Républicains ne le soutiennent toujours pas", constate Philippe Brun sur franceinfo. Sébastien Lecornu "est incapable de réunir une majorité à l'Assemblée", tranche le député du Parti socialiste.
Le secrétaire général Pierre Jouvet assure que les socialistes n'ont "absolument aucun deal" sur une non-censure du futur gouvernement de Sébastien Lecornu. "On attend des engagements de Sébastien Lecornu, et si rien ne vient, il sera censuré", prévient Arthur Delaporte, sur franceinfo. Sa reconduction est "un motif de colère, d’amertume et d’incompréhension", pour le député PS du Calvados.
Le socle commun appelle "au travail" et à "bâtir des compromis"
"Place au travail. Il est temps !", a pour sa part appelé Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale, sur le réseau social X. "Depuis déjà des semaines, l’Assemblée nationale est en ordre de marche, prête à jouer pleinement son rôle : débattre, contrôler, voter", a assuré l'élue de la coalition centriste Ensemble pour la République.
Sébastien Lecornu "a toute ma confiance", a réagi Catherine Vautrin, ministre démissionnaire de la Santé et du Travail, le félicitant pour cette reconduction à Matignon. Même son de cloche chez Elisabeth Borne. Sur les réseaux sociaux, la ministre démissionnaire de l'Éducation lui "réitère (ses) vœux de succès face aux défis majeurs du pays" et appelle "à bâtir des compromis pour répondre aux attentes de nos concitoyens et faire avancer le pays."
Pour Benjamin Haddad, ministre délégué démissionnaire chargé de l'Europe, Sébastien Lecornu a "démontré au cours de ces derniers jours son esprit de compromis, sa volonté de dialogue et son sens de l’État". "Travaillons ensemble, mettons la France avant les logiques de partis", a plaidé le ministre démissionnaire sur X.
Chez Horizons, le porte-parole Xavier Albertini a apporté le "soutien" du parti centriste à Sébastien Lecornu, en espérant avoir "la possibilité de discuter sur un certain nombre de sujets". "Il est nécessaire de trouver des logiques de compromis", a ajouté Xavier Albertini sur franceinfo.
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