L'Assemblée nationale adopte un texte demandant la "libération immédiate" de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal

Le texte, sans valeur contraignante, a été adopté avec 307 voix contre 28. Les députés communistes se sont pour la plupart abstenus et les insoumis ont voté contre.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, le 29 octobre 2015, à Paris. (FRANCOIS GUILLOT / AFP)
L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, le 29 octobre 2015, à Paris. (FRANCOIS GUILLOT / AFP)

Pour : 307 voix. Contre : 28. Abstention : 4. L'Assemblée nationale a largement adopté, mardi 6 mai, la résolution appelant à la "libération immédiate et inconditionnelle" de Boualem Sansal. L'écrivain franco-algérien de 80 ans est incarcéré depuis mi-novembre dans une prison d'Alger. 

Si le texte n'a pas de valeur contraignante, elle "témoigne de l'engagement de la France et de sa représentation nationale", a salué le ministre délégué chargé de l'Europe, Benjamin Haddad. Cette résolution n'est "pas un acte de défiance ni un geste de provocation", mais "un appel à l'humanité", a défendu la députée macroniste Constance Le Grip, la rapporteure macroniste du texte.

Mais ce texte, qui appelle aussi à subordonner au respect des "engagements internationaux en matière de droits humains" toute "coopération renforcée" entre l'Algérie et la France, et plus généralement l'Europe, a fait tiquer parfois l'opposition. Plusieurs députés de gauche ont critiqué la formulation de certains paragraphes, jugés trop offensifs, et proposé de se cantonner à exiger la libération de l'écrivain.

LFI dénonce une "utilisation de Boualem Sansal"

Socialistes et écologistes ont toutefois voté pour. Les députés communistes présents se sont pour la plupart abstenus, et les insoumis ont voté contre. Plusieurs députés LFI ont reproché au texte de remettre "en cause la poursuite de tout partenariat entre l'Algérie, la France et l'Europe" au risque de compromettre "toute possibilité d'obtenir la libération de Boualem Sansal", et de "nourrir la surenchère médiatique et politique". "Ce texte utilise Boualem Sansal pour régler des comptes avec l’Algérie", a par exemple déploré l'élu insoumis Eric Coquerel

Les autres groupes ont voté pour, dont ceux d'extrême droite, malgré le rejet de leurs amendements appelant à suspendre des financements à l'Algérie ou l'octroi de visas.

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