Mairie de Paris, le boulet des notes de frais

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Article rédigé par France 2, L'Oeil du 20 heures - M. Subra-Gomez, S. Broyet, L. Beaujour, S. Bernuchon, R. Degardin, T. Guery, X. Lepetit, L. Beneyton.
France Télévisions

À six mois des municipales, la question des notes de frais des élus continue de faire couler beaucoup d'encre : costumes onéreux, chauffeurs, bouteilles de vins… Et chacun essaye de se justifier. L'Œil du 20 Heures était présent au conseil de Paris, mardi 7 octobre.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


À Paris, capitale de la mode, certains maires d'arrondissement ne plaisantent pas avec leur garde-robe : "J'ai cette image de maire, toujours bien sapée, toujours élégante." Bien sapée aux frais du contribuable, la maire (LR) du très chic VIIIe arrondissement, Jeanne d'Hauteserre.

Mais est-elle la seule à faire chauffer la carte bleue pour des vêtements ? Les autres grandes villes françaises sont-elles aussi généreuses pour les dépenses de leurs élus ? L'Œil du 20 Heure a épluché les tickets de caisse. À l'hôtel de ville de Paris, mardi 7 octobre, l'équipe a retrouvé Jeanne d'Hauteserre, il faut le dire, bien habillée. Et ce n'est pas un hasard : elle a dépensé plus de 35 000 euros de notes de frais de vêtements au cours des cinq dernières années. Et certaines donnent le tournis. En novembre 2022, par exemple, 2 894 euros pour quatre vestes et manteaux. À peine un mois plus tard, dans une autre boutique, 2 310 euros.

11 092 euros par an et par personne

Des achats pour coller, dit-elle, au standing de ses administrés. "Beaucoup d'habitants me disent que c'est normal, elle représente l'arrondissement, elle est dans le quartier Triangle d'Or. Moi, je dis simplement, effectivement, en tant que femme, on aime de belles choses, mais je n'ai pas acheté de grandes marques", se justifie-t-elle. Face à la polémique, elle fait aujourd'hui une promesse : tout rembourser : "Si on doit être transparent et être dans la morale, il faut qu'on rembourse."

Pourtant, elle ne dépasse pas l'enveloppe allouée aux maires d'arrondissements : 11 092 euros par an et par personne. Ce qui interroge, c'est plutôt la nature des dépenses de certains élus parisiens. Comme l'achat d'un pull à la boutique de l'Empire State Building à New York (États-Unis), ou encore ses chaussures de femme à 745 euros. Ces deux factures ont été présentées par Jean-Pierre Lecoq, maire Les Républicains du 6e arrondissement de Paris. Contacté, il se dit prêt à rembourser les dépenses qui auraient été mal interprétées.

La ville de Paris, trop généreuse avec ses élus ?

La ville de Paris serait-elle trop généreuse avec ses élus ? France Télévisions a comparé avec d'autres grandes villes. À Lyon (Rhône), Grégory Doucet, le maire écologiste, n'a droit qu'à 3 000 euros de frais de représentation par an. Les élus d'arrondissement n'ont pas de dotation annuelle. À Marseille (Bouches-du-Rhône), Benoît Payan, maire socialiste, peut théoriquement dépenser jusqu'à 26 300 euros par an. C'est plus qu'Anne Hidalgo. Mais en 2024, il n'a utilisé qu'un tiers de son enveloppe.

Si eux ont accepté de publier leurs frais, d'autres s'y refusent encore, comme le maire de Nice (Alpes-Maritimes), Christian Estrosi. Une chose est sûre, à six mois des élections municipales, la course à la transparence est lancée dans les mairies.

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