Soupçons de financement libyen : Nicolas Sarkozy fixé lundi sur la date et le lieu de sa mise en détention

Après sa condamnation à cinq ans de prison ferme dans le dossier libyen, l'ancien chef de l'Etat a rendez-vous cet après-midi au parquet national financier.

Article rédigé par Yannick Falt
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Nicolas Sarkozy au Palais de justice de Paris, le 14 février 2024 (BERTRAND GUAY / AFP)
Nicolas Sarkozy au Palais de justice de Paris, le 14 février 2024 (BERTRAND GUAY / AFP)

C'est un rendez-vous express qui attend Nicolas Sarkozy lundi 13 octobre au parquet national financier. A priori pas plus d'une vingtaine de minutes pour lui annoncer le jour, l'heure et le lieu de son incarcération : le moment où il devra de lui-même se présenter devant une prison. Juridiquement, le délai est de quatre mois, mais selon une source bien informée ce moment devrait intervenir avant fin octobre.  

Ce rendez-vous, le parquet national financier le veut discret : aucune communication n'est prévue à l'issue de l'entretien avec Nicolas Sarkozy. L'ancien président, lui, jouera peut-être l'homme invible. Pas sûr qu'on l'aperçoive, entre sa voiture et le 20e étage du Palais de justice, où sont installés les locaux du parquet national financier et où il devra répondre aux questions des magistrats pour remplir sa notice individuelle de détention. 

Placé à l'isolement pour le protéger ?

"On y trouve les éléments concernant la personne qui arrive en détention, explique Wilfried Fonck, secrétaire national du syndicat pénitentiaire Ufap-Unsa Justice. Son état de santé : est-ce qu'il a une maladie grave, chronique ? Est-ce que cela nécessite des soins particuliers ? Si c'est quelqu'un qui est primo-incarcéré, cela nous permet de mettre en place un système d'observation un peu plus attentif, pour se prémunir du choc lié à l'incarcération."

"On a aussi des éléments qui concernent sa situation pénale : est-ce que la personne est autorisée à communiquer avec l'extérieur ? Et des éléments concernant ses potentiels complices, et sa capacité à être autorisé à communiquer avec eux, ou pas."

Wilfried Fonck, Ufap-Unsa Justice

à franceinfo

Dans cette notice individuelle de détention, les magistrats indiqueront également si Nicolas Sarkozy doit être placé à l'isolement sans aucun contact avec les autres détenus. Pas pour raison disciplinaire, mais pour le protéger. L'autre option pour l'ancien chef de l'Etat serait un QPV : quartier pour personnes vulnérables (parfois surnommé "quartier VIP"), avec des contacts réduits et uniquement avec les détenus du même secteur. Dans les deux cas, il sera en cellule individuelle.

Vers une demande immédiate de libération

Les avocats de l'ancien chef de l'Etat peuvent déposer une demande de remise en liberté dès le premier jour de détention. Impossible en revanche de formuler une demande avant la case prison. Une fois cette demande effectuée, la justice a deux mois pour statuer. Mais là encore, plusieurs sources anticipent un délai beaucoup plus rapide.
 
L'âge de Nicolas Sarkozy ne devrait pas entrer en ligne de compte : les détenus de plus de 70 ans bénéficient plus facilement d'un aménagement de peine, mais uniquement en cas de condamnation définitive. Et Nicolas Sarkozy a fait appel. Le nouveau procès devrait avoir lieu dans les six mois. 

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